La star russe de la perche Yelena Isinbayeva a provoqué une nouvelle controverse jeudi en déclarant vouloir quitter la «misérable» ex-Stalingrad pour s'installer à Monaco, une semaine après ses propos anti-gais à l'origine de vives critiques.

Dans ce que le journal Argumenty i Fakty a présenté comme une interview «exclusive», la championne du monde âgée de 31 ans a déclaré vouloir quitter sa ville natale, Volgograd (l'ex-Stalingrad), pour s'installer à Monaco, afin de bénéficier de meilleures conditions de vie et d'entraînement.

«Je crois que je vais aller vivre à l'étranger. J'aurais beaucoup de responsabilités à Volgograd, mais je veux vivre à Monaco», a déclaré Isinbayeva, déplorant l'absence d'infrastructures dans sa ville, en particulier pour les sportifs.

«À Volgograd, il n'y a pas d'installations sportives, non seulement pour l'athlétisme mais aussi pour d'autres sports. Que faire ici, à Volgograd la misérable? La ville est devenue étrange, vieille, elle s'est dégradée. Les routes sont horribles», a-t-elle lancé.

Face à un deuxième déluge de critiques en une semaine, cette fois sur des déclarations au sujet de Volgograd (1000 km à l'est de Moscou), Isinbayeva a déclaré dans une interview plus tard dans la journée au quotidien Sovietskiy Sport qu'elle n'avait en aucun cas voulu «insulter» cette ville.

«C'est ma ville natale, ma ville préférée, mais elle me fait mal au coeur. Je voudrais vraiment qu'elle soit meilleure, plus confortable», a déclaré Isinbayeva à Sovietskiy Sport.

Elle a aussi affirmé qu'elle ne souhaitait pas vivre en permanence à Monaco, mais «peut-être simplement y passer plus de temps».

L'athlète a souligné que ces dernières années elle vivait à Volgograd lors de ses entraînements et passait le reste du temps dans la Principauté.

«J'en ai assez que mes propos soient constamment déformés», a ajouté l'athlète, observant que ses déclarations à Argumenty i Fakty n'avaient pas été faites dans une interview «exclusive» comme l'a affirmé le journal, mais lors d'une conférence de presse.

«Cela fait cinq ans que je n'ai pas donné d'interview exclusive, et maintenant j'ai décidé que je n'en donnerai plus», a-t-elle dit.

Au cours des Mondiaux d'athlétisme (10-18 août) à Moscou où elle a remporté une médaille d'or, Isinbayeva avait défendu sans ambiguïté la loi promulguée en juin par le président Vladimir Poutine et qui réprime la «propagande» homosexuelle devant mineurs de peines d'amende et de prison. Le texte a été jugé discriminatoire par de nombreux défenseurs des droits de l'Homme et par la communauté homosexuelle.

«Nous tolérons toutes les opinions et nous respectons tout le monde, mais en retour, ces personnes doivent respecter nos lois et ne pas promouvoir dans les rues les orientations (sexuelles, ndlr) non traditionnelles», terminologie utilisée en Russie pour les relations entre personnes de même sexe, avait notamment déclaré la championne lors d'une conférence de presse.

Ces propos avaient provoqué de vives critiques en Occident, notamment d'anciens athlètes, comme Michael Johnson, légende américaine du 400 mètres.

Isinbayeva avait ensuite publié un communiqué dans lequel elle affirmait avoir été «mal comprise» et se disait «opposée à toute discrimination contre les homosexuels».