Dylan Armstrong a procuré au Canada sa quatrième médaille des Championnats du monde d'athlétisme, vendredi, quand il a mis la main sur le bronze au lancer du poids.

L'athlète de Kamloops, en Colombie-Britannique, est grimpé sur le podium grâce à son meilleur lancer de la saison, long de 21,34 mètres.

«Je me sens tellement bien, a lancé Armstrong. Mon entraîneur et moi avons travaillé tellement fort, et j'ai pris de très bonnes décisions cette saison.»

L'Allemand David Storl a conservé son titre mondial avec un lancer de 21,73 m. D'abord sanctionné pour avoir mordu, l'essai de l'Allemand a par la suite été réadmis.

L'Américain Ryan Whiting a terminé deuxième, ayant fait voler le poids sur une distance de 21,57 m.

Il s'agit de la deuxième médaille d'Armstrong en autant de participations aux Mondiaux. Il avait remporté l'argent aux Championnats du monde de 2011, présentés à Daegu, en Corée du Sud.

Brianne Theisen-Eaton, avec l'argent à l'heptathlon, Damian Warner, le bronze au décathlon, et Derek Drouin, le bronze au saut en hauteur, ont remporté les autres médailles canadiennes à Moscou.

La performance canadienne à ces championnats constitue toute une amélioration par rapport à celle des Jeux de Londres, où seul Drouin était monté sur le prodium, remportant également le bronze du saut en hauteur.

«C'est une autre médaille pour le Canada, et ça démontre que lorsque vous avez les bons entraîneurs en place, le bon appui et le financement adéquat, alors tout tombe en place», a commenté Armstrong à propos de sa médaille de bronze. «On doit investir dans le sport amateur, car les résultats ne viennent pas sans concession.»

Le sprinter jamaïcain Usain Bolt a de son côté rendu la vie facile à son pied droit endolori en ne poussant pas trop à fond la machine lors des qualifications et demie-finales du 200 mètres, mais il a tout de même dû travailler un peu pour atteindre la finale.

Avec seulement deux places y donnant directement accès dans sa vague, le vainqueur du 100 m a été forcé d'enclencher la vitesse supérieure vers la fin l'épreuve, quand il a vu Anaso Jobodwana apparaître sur sa gauche.

Bolt a momentanément serré les dents, mais a rapidement enchaîné avec un sourire après qu'il eut été capable de contenir le Sud-Africain et remporter sa vague en un temps de 20,12 secondes. Il n'a pas montré de signe d'inconfort au pied.

«À la dernière minute, lorsque j'ai commencé à ralentir, j'ai entendu le Sud-Africain arriver à proximité», a confié Bolt. «Je ne voulais pas perdre la course alors j'ai recommencé à accélérer.»

Ses compatriotes Nickel Ashmeade et Warren Weir se sont aussi qualifiés pour la finale. Curtis Mitchell a réussi le meilleur temps, soit 19,97, un sommet personnel. Il est le seul Américain à s'être qualifié.

Bolt est ennuyé par cette blessure depuis sa victoire au 100 m, dimanche. Il s'est échappé un bloc de départ sur le pied à l'entraînement.

La finale sera disputée samedi. Si Bolt l'emporte, il participera au relais 4 x 100 m avec en tête une troisième médaille d'or aux Mondiaux pour une deuxième fois, égalant ainsi son exploit des deux derniers JO.

Pour sa part, Shelly-Ann Fraser-Pryce est sortie à toute vitesse des blocs, a entendu la championne olympique Allyson Felix crier et s'effondrer sur la piste derrière elle après s'être déchiré les muscles ischio-jambiers droits. Elle a aussi repoussé les attaques de l'Ivoirienne Murielle Ahoure et de la Nigériane Blessing Okagbare pour décrocher sa deuxième médaille d'or de la compétition, au 200 m.

La championne des épreuves de 100 et 200 m doit encore participer au relais 4X100 m afin de réaliser son premier triplé en carrière dans une compétition majeure.

L'affrontement au sommet entre Fraser-Pryce et Felix ne s'est jamais produit. L'Américaine fut lente à sortir des blocs et n'a jamais pu rattraper son adversaire tandis qu'elle se mettait à sautiller à haute vitesse avant de s'effrondrer sur la piste.

«J'étais surtout préoccupée par le fait qu'elle était derrière moi. J'étais également nerveuse, parce que je sais qu'elle est dominante en fin d'épreuve et qu'elle est très puissante», a commenté Fraser-Pryce.

«Je l'ai entendue crier, mais j'étais trop concentrée», a ajouté la Jamaïcaine. «J'ai décidé que j'allais accélérer dans le virage sans me préoccuper de l'identité de la plus proche poursuivante, et même si ç'avait été Usain Bolt, je m'en serais complètement foutu. J'ai couru comme s'il fallait que je sauve ma vie.»

Au 100 m haies, la championne olympique et du monde en titre Sally Pearson est libérée des blessures qui l'ont ralentie cette saison et a inscrit son meilleur temps de l'année pour remporter sa vague en 12,62, ce qui est tout de même sept centièmes de moins que la meneuse des qualifications, l'Américaine Brianna Rollins.

En longue distance, Mo Farah cherche à obtenir le doublé. Le vainqueur du 10 000 m est de nouveau le favori pour remporter le 5000 m. Il a réussi ce doublé aux Jeux de Londres.

«Je sais que peu d'athlètes ont réussi cet exploit», a raconté Farah. «Seul le légendaire Kenenisa Bekele, qui a accompli tellement de choses, avait réussi cet exploit auparavant, et d'être simplement en mesure de faire ce qu'il a déjà réussi est un honneur en soi.»

La Russie a connu un bon début de journée quand la médaillée d'or olympique Tatyana Lysenko a établi une marque des Championnats du monde pour conserver son titre au lancer du marteau, devançant la médaillée d'or 2009, la Polonaise Anita Wlodarczyk.

Échangeant la tête avec Wlodarczyk tout au long de la compétition, Lysenko a finalement eu le dessus avec un lancer de 78,80 m lors de son quatrième essai, 34 centimètres de mieux que sa rivale.