Le Jamaïcain Usain Bolt, sextuple champion olympique, a dominé le 200 m de la réunion de Lausanne, en 19 sec 58, mais c'est bien son jeune compatriote et dauphin des Jeux Yohan Blake qui a fait s'enthousiasmer le public en s'adjugeant le 100 m en 9 sec 69, jeudi soir.

Quand Bolt se contentait de faire le «boulot», à distance de sa marque planétaire (19.19), Blake, également triple médaillé à Londres, mettait le feu à la piste et aux tribunes.

Champion du monde du 100 m, Blake, 22 ans, est devenu sur les hauteurs du lac Léman le 2e performer de l'histoire sur la distance, à égalité avec l'Américain Tyson Gay, derrière Bolt justement, dont le record du monde est perché à 9 sec 58.

«Mon coach (Glen Mills) me l'avait dit que je pourrais courir plus vite (que 9 sec 75 en finale à Londres), beaucoup plus vite. J'ai eu un petit rhume après les Jeux», a remarqué Blake, surnommé +la Bête+ pour son acharnement à l'entraînement.

«Je dois encore améliorer ma technique de course pour exprimer tout mon potentiel. Et je travaille beaucoup pour y parvenir», a ajouté le jeune homme, qui s'alignera encore sur 100 m dans une semaine à Zurich, Bolt restant sur le demi-tour de piste au Letzigrund.

Du haut de sa stature de commandeur, Bolt a donné le change. «Je suis satisfait du chrono. Ma saison n'a pas toujours été facile mais je suis heureux de la manière dont elle se termine», a déclaré la mégastar du sprint, auto-proclamée «légende vivante».

Bolt a certes devancé largement le Néerlandais Churandy Martina (19.85), mais au prix d'un effort soutenu jusqu'à la ligne d'arrivée. «La Foudre», si souvent insolente de facilité avec ses adversaires, a dû pousser sur ses longues jambes dans les 30 derniers mètres.

Revanches olympiques

Contrairement à Bolt, tous les champions olympiques n'ont pas tenu leur rang londonien. À l'instar de Blake, dauphins et dauphines avaient une motivation supplémentaire pour briller. Ainsi, les Américaines Dawn Harper et Carmelita Jeter ont remporté respectivement les 100 m haies et 100 m.

Jeter y est parvenue à la photo-finish (10.86), face à la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce, double championne olympique de la ligne droite.

Également vice-champion olympique à Londres, l'Américain Jason Richardson a fait sien le 110 m haies (13.08 face à un vent contraire de 0,6 m/s). Mais son compatriote Aries Merritt, or olympique et candidat déclaré au record du monde, avait laissé tristement les starting-blocks, éliminé pour faux départ.

Le Qatarien Moutaz Essa Barshim Ahmed, en bronze à Londres, n'avait pas caché sa déception. Alors, il a exprimé ce ressentiment en battant Ivan Ukhov, champion olympique. Et égalé, en effaçant une barre à 2,39 m, la meilleure performance mondiale (MPM) du Russe, qui n'a pourtant pas démérité (2,37 m).

Paul Kipsiele Koech, lui, n'était pas aux Jeux, repoussé par l'altitude -son talon d'Achille- de Nairobi où avaient été disputées en juin lieu les sélections kényanes. Ayant retrouvé la Ligue de diamant, Koech a repris sa marche triomphale (8:05.80).

Championne olympique en 2008, mais au pied du podium à Londres, la Kényane Pamela Jelimo a devancé (1:57.59) la Russe Mariya Savinova (1:58.10), médaille d'or à Londres.