Débarrassé des soucis à une cheville qui avaient retardé sa préparation l'an passé, le Kényan David Rudisha, roi du 800 mètres à 23 ans, s'avance cette année avec confiance vers ses premiers Jeux olympiques, où il entend «réaliser son rêve» d'or.

«Jusqu'à présent, ma préparation se déroule bien. L'an passé je m'étais blessé en rentrant d'Australie (cheville gauche, ndlr) mais cette fois rien, pas de problème, je me sens bien», assure l'élégant coureur.

Le champion du monde 2011 envisage même avec gourmandise d'ajouter le relais 4x400 m à sa distance de prédilection lors du grand rendez-vous londonien.

«Je peux le faire», a-t-il assuré mercredi depuis son fief d'Iten, dans l'ouest de son pays natal, à l'occasion d'une conférence téléphonique organisée par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).

Sa priorité reste toutefois le titre en individuel, sur 800 m, qui ferait de lui le premier coureur de l'histoire à détenir simultanément les titres olympique et mondial et le record du monde du 800 m (1:41.01, depuis 2010).

Pour cela, Rudisha n'a «absolument rien changé» à sa préparation.

Il a donc de nouveau passé l'hiver au chaud. Non pas en salle, où il n'a jamais mis la moindre pointe, mais en Australie, où, comme chaque année, il est allé courir en compétition pour parfaire ses séances d'entraînement du Kenya.

«J'ai des foulées trop amples pour la salle, j'en ai souvent discuté avec mes entraîneurs. Je pourrais avoir des problèmes dans les courbes et ensuite souffrir des hanches. Alors je préfère m'abstenir et me rendre plutôt en Australie», explique le natif du village de Kilgoris.

Faire mieux que son père et Coe

Le programme de sa saison estivale sera également une copie conforme des années précédentes, sauf imprévu.

Rudisha ouvrira donc sa saison en même temps que la Ligue de diamant, le 11 mai à Doha, où il n'avait pu se rendre l'an dernier à cause de sa cheville et effectuera ensuite «deux ou trois meetings».

«Je vais à Doha depuis 2007, c'est un bel endroit pour débuter tôt dans la saison. Cela fait partie de mon programme régulier et j'aime y concourir», souligne-t-il.

Cette volonté de tout faire «comme d'habitude» se traduit également par son envie de remporter pour la 3e année consécutive cette Ligue des diamant, même si Londres-2012 accapare son esprit.

«La Ligue de diamant fait partie de ma préparation. Certains changent leur préparation en année olympique, pas moi, parce que ça marche», assène-t-il.

À Londres, Rudisha aura aussi à coeur de rejoindre dans l'histoire son père, médaillé d'argent au relais 4x400 m des Jeux de 1968, et même de faire mieux en décrochant le titre olympique.

Il le tentera certainement sous les yeux de Sebastian Coe, ancien prince du 800 m et aujourd'hui président du comité d'organisation de Londres-2012.

«De temps en temps, j'aime regarder les vidéos des courses de Sebastian Coe et de Wilson Kipketer, lorsqu'ils ont établi leurs records du monde (qu'il a battus depuis, ndlr). Mais je n'oublie pas qu'ils n'ont jamais pu décrocher l'or olympique sur 800 m», conclut-il.