La Nouvelle-Zélande est la première nation qualifiée pour les quarts de finale du Mondial-2011 de rugby après sa facile victoire (37-17) sur la France, en guise de revanche sur un adversaire dépassé et ramené à son rang d'outsider, samedi à l'Eden Park d'Auckland.

Les All Blacks, qui courent après le sacre mondial depuis 1987, peuvent être satisfaits. Avec cinq essais inscrits, ils n'ont laissé aucune chance aux Français dans ce premier test du Mondial, quatre ans après leur élimination en quart de finale du Mondial-2007 à Cardiff (20-18).

Libérés d'un poids certain face à leur public, ils peuvent préparer sereinement leur quart de finale, probablement face à l'Argentine ou l'Écosse, après une dernière excursion contre le Canada le 2 octobre.

«Bien sûr, nous sommes contents. Nous avons été conquérants, nous avons marqué de beaux essais, et en plus nous avons eu un match d'une grande intensité. Et puis, c'était le 100e match de Richie (McCaw, le capitaine), ce qui n'était jamais arrivé avant», s'est félicité l'entraîneur néo-zélandais, Graham Henry.

Dans le camp français, la mauvaise opération comptable est à relativiser. Un seul point lors du dernier match de poule face au Tonga le 1er octobre à Wellington suffira à assurer la qualification. Et la deuxième place de la poule A les verserait dans un tableau final plutôt avantageux, avec l'Angleterre comme probable adversaire en quarts mais sans l'Afrique du Sud, ni l'Australie ou les All Blacks sur la route de la finale.

Dix minutes d'absence

Sur le plan du jeu en revanche, les All Blacks ont été dominateurs dans tous les secteurs. Jeu au sol, mêlée --pendant une heure--, défense: le carton fut complet.

Après une entame plutôt correcte, la France vit son compte réglé en dix minutes (10e-21e) avec trois essais inscrits par la 3e ligne Adam Thomson, l'ailier Cory Jane et l'arrière Israel Dagg, en ballade dans une défense aux abois.

«On a donné le match aux Blacks», s'est lamenté l'entraîneur français Marc Lièvremont, qui a fait part de «gros regrets, sur cette première mi-temps notamment où on prend trois essais en un quart d'heure avec quelques fautes de défense grossières.»

Les All Blacks avaient déjà partie gagnée à la mi-temps (19-3). Entré en jeu, Sonny Bill Williams s'est joint à Carter pour régaler le public et offrir un doublé à Dagg quelques secondes après le retour des vestiaires, avant de conclure lui-même les débats en inscrivant le cinquième essai. Les Français, eux, n'ont plus qu'à méditer la leçon.