L'Angleterre a produit la plus forte impression lors de la première journée du Tournoi des six nations, ouvrant une voie pour un possible Grand Chelem après sa victoire au pays de Galles, tandis que la France, déclinante depuis son titre de 2010, a amorcé son renouveau face à l'Écosse.

L'Irlande, de son côté, a tout juste sauvé les meubles en ramenant un pénible succès d'Italie (13-11) qui n'a rassuré aucun de ses supporteurs avant la réception de la France dimanche prochain à Dublin. Écossais et Gallois s'affronteront samedi à Murrayfield pour tenter de se démarquer de l'Italie, promise aux plus grandes difficultés en Angleterre.

Le XV de la Rose, donné pour favori pour ce dernier Tournoi avant le Mondial-2011 (9 septembre - 23 octobre), a honoré son statut en ramenant un succès (26-19) plein de maîtrise du Millennium Stadium de Cardiff.

Pour ce match d'ouverture, les Anglais ont montré l'étendue de leur confiance, née de leurs probants résultats de 2010 face à l'Australie, et prouvé leur capacité à pousser froidement leurs pions aux moments les plus opportuns.

En témoigne la très bonne prestation à l'ouverture de Tobby Flood, préféré à Jonny Wilkinson, l'essai en première période de Chris Ashton, auteur d'un doublé, et le carton jaune que s'est volontairement infligé le 2e ligne Louis Deacon à la demi-heure de jeu pour anéantir la première vraie occasion d'essai galloise.

Ses partenaires ont ensuite parfaitement su gérer l'infériorité numérique et accroître leur avance après la reprise pour se prémunir du prévisible sursaut d'orgueil des Gallois, qui restent sur une désespérante série de sept défaites et un match nul depuis le Tournoi-2010.

Dernier sacre en 2003

Forte de ce premier succès hors de ses bases, l'Angleterre dispose d'un boulevard avec les réceptions consécutives de l'Italie samedi, de la France le 26 février et de l'Ecosse le 13 mars avant un final face à l'Irlande à Dublin. Son dernier sacre dans le Tournoi date de 2003... année de sa victoire en Coupe du Monde.

Le XV de France, de son côté, s'est redonné un peu de confiance en battant l'Ecosse au Stade de France, deux mois après avoir pris l'eau de toutes parts face à l'Australie (59-16) en novembre.

Auteurs du Grand Chelem l'an passé, les Français sont encore convalescents. Bien que dominateurs, ils ne sont jamais parvenus à se mettre à l'abri d'un XV du Chardon entreprenant et auteur de trois essais.

Mis pour longtemps à l'abri de tout excès de confiance, les Français savent que leur victoire de samedi sera vite oubliée sans confirmation dimanche prochain à Dublin. Ils seront privés pour l'occasion du centre Maxime Mermoz, touché à une épaule samedi, d'ores et déjà forfait pour l'ensemble de la compétition et remplacé par l'expérimenté Yannick Jauzion.

L'Irlande sera également sous pression. Sa virée printanière à Rome aurait pu virer à la catastrophe sans un drop de l'ouvreur remplaçant Ronan O'Gara à deux minutes du terme.

Privés de nombreux joueurs (Heaslip, Ferris, Bowe, Trimble, Kearney...), les Irlandais ont bien failli concéder leur première défaite en douze rencontres dans le cadre du Tournoi face à l'Italie, qui avait pris l'avantage avant le drop de O'Gara grâce à un essai de l'arrière Luke McLean.

La «Nazionale» a laissé passer une occasion en or de lancer idéalement la compétition et pourrait en subir les conséquences dès samedi à Londres.