Elle était entourée de professionnelles. Elle savait que la compétition serait relevée, que bon nombre de filles sur la ligne de départ se consacrent au triathlon à temps plein.

Caroline St-Pierre, elle, enseigne les mathématiques au secondaire et s'entraîne quand elle peut. Elle n'avait jamais couru d'Ironman avant. Ça ne l'a pas empêchée dimanche de se faufiler parmi les meilleures à l'Ironman Mont-Tremblant. Elle a fini en 09:55:53, au 10e rang chez les femmes, juste derrière d'anciennes championnes du monde et triathlètes reconnues.

«Je suis aux anges. C'est un summum pour moi, un top 10, c'est la plus belle course de ma vie», a dit Caroline St-Pierre après la course, le sourire aux lèvres, visiblement heureuse.

«La compétition était vraiment très relevée chez les filles. C'était un peu utopique comme objectif, un top 10. Mais il faut toujours se donner un objectif un peu irréaliste, croit St-Pierre. Je me donne tout le temps un objectif plus facile, pour me mettre en confiance. Et quand ça va bien durant la course, je me mets à penser à mon objectif plus élevé.»

Caroline St-Pierre, 27 ans, avait participé au demi-Ironman Mont-Tremblant en juin dernier. Elle avait été déçue de son résultat. Elle avait terminé 53e chez les femmes. «Comment vais-je réussir un Ironman si je n'arrive pas à terminer un demi dans un temps décent pour une athlète professionnelle?», s'était demandé l'athlète-enseignante.

Puis dimanche, elle a repris espoir. «J'ai eu la chance cet été de m'entraîner à temps plein. Ça fait vraiment la différence. Ce n'est pas pour rien que ces filles sont si fortes, a-t-elle dit avec un signe de la tête vers les gagnantes. Elles font ça de leur vie. Alors je suis très fière de faire un résultat comme ça alors que je travaille à longueur d'année.»

À un moment de la course, St-Pierre a même été 7e. Mais elle est tombée au 16e rang durant la portion vélo. Elle a dû dépasser ses adversaires à la course. «Mes amies, sur le côté, me disaient: "Caro, les filles en avant courent moins vite que toi. Allez!"», raconte St-Pierre.

La Québécoise ne sait pas exactement ce qui l'attend. Elle aimerait faire un autre Ironman d'ici l'hiver, peut-être à la fin du mois de septembre au Tennessee. «J'ai vraiment aimé mon expérience. Depuis que j'ai commencé le triathlon, j'ai toujours été convaincue que l'Ironman était ma distance», dit-elle.

Bresson: l'amateur performant

Tout comme Caroline St-Pierre, Jérôme Bresson connaît la difficulté de cumuler emploi et entraînement. Ce triathlète «amateur performant» a été le plus rapide Québécois, terminant en 9:09:21 au 13e rang chez les hommes.

À Acton Vale, où il habite, il doit faire 30 minutes de voiture pour se rendre à la piscine. «Ce n'est pas optimal!», admet le père de famille de 32 ans. Dans les jours avant la course, son bébé a aussi mal dormi. Ça ne l'a pas empêché de très bien faire dimanche. En octobre, Bresson ira courir pour la quatrième fois au prestigieux Ironman de Kona.