Même si plus rien ne les oblige à rester à Glendale, les Coyotes ne sont pas à vendre et n'ont pas l'intention de déménager, assure l'un des propriétaires. Ils vont plutôt tout mettre en oeuvre pour rester dans le désert, même s'il faut passer par les tribunaux et payer des millions en frais d'avocats.

«Glendale agit en autocrate. Nous allons nous battre. Voilà pourquoi les tribunaux sont à notre disposition, a dit le copropriétaire des Coyotes, Anthony LeBlanc, sur les ondes d'une radio locale. Nous allons nous battre jusqu'à la fin. Jamais nous n'allons signer une autre entente.»

Pourquoi s'obstiner à rester en banlieue de Phoenix? «Parce que nous croyons à ce marché», a dit M. LeBlanc, plus tard en journée.

Mercredi soir, le conseil municipal de Glendale a adopté à 5 contre 2 une motion visant à mettre fin à une entente de 15 ans avec les Coyotes. Le contrat signé il y a deux ans prévoyait que la Ville paie 15 millions par année à la LNH.

Sans contrat, l'équipe est donc libre comme l'air. Elle n'a plus d'aréna, selon Glendale, qui affirme que les Coyotes ne sont que locataires du Gila River Arena (anciennement Jobbing.com) et n'ont plus de bail avec la fin de l'entente.

Jeudi, des élus de la ville voisine de Phoenix ont dit vouloir déménager l'équipe chez eux. Le Takling Stick Arena, où jouent les Suns dans la NBA, pourrait être une option. Mais M. LeBlanc a affirmé jeudi vouloir se battre pour rester au Gila River Arena, dans le district commercial Westgate. Ce complexe construit à Glendale il y a 12 ans en plein désert n'a jamais été rentable.

Les Coyotes vont donc entamer des procédures judiciaires, d'abord une injonction pour pouvoir continuer à jouer dans l'aréna de Glendale à l'automne puis une poursuite d'au moins 200 millions de dollars.

La réputation de Glendale en péril?

Glendale soutient que des irrégularités ont été commises lors de la signature de l'entente en 2013. La Ville a cité une provision anticorruption de la loi de l'État de l'Arizona. Un de ses anciens employés, toujours rémunéré par la Ville, aurait été engagé par les Coyotes dans les mois suivant la signature du contrat. Il s'agit de Craig Tindall, ancien avocat de Glendale.

Mais des experts consultés jeudi par Fox Sports Arizona ont dit douter du bien-fondé des prétentions de Glendale. Selon eux, la Ville devrait prouver devant les tribunaux que Tindall a participé activement à l'ébauche de l'entente, ce qui ne serait pas le cas.

«La Ville doit faire très attention à sa réputation. Même si les élus obtiennent une victoire à court terme - et ça me semble très peu probable -, ils pourraient quand même perdre à long terme en endommageant la marque de Glendale», a dit Rodney Smith, directeur du département de droit du sport à l'Arizona State University.

Des conseillers de Glendale ont expliqué lors du conseil de mercredi soir vouloir rompre l'entente pour forcer l'équipe à la renégocier. La Ville perd trop d'argent avec les Coyotes, ont-ils fait valoir.

Mais l'équipe semblait peu encline jeudi à reprendre les négociations. «Qui veut négocier avec un pistolet sur la tempe?», a demandé Anthony LeBlanc.

Le feuilleton des Coyotes semble donc se diriger tout droit vers les tribunaux. À moins, bien sûr, que la Ligue nationale de hockey (LNH) ne décide que ça suffit.

La LNH semble encore croire à l'avenir des Coyotes dans le désert. «Nous continuons de croire que les Coyotes vont rester à Glendale et disputer leurs matchs locaux au Gila River Arena», a expliqué la Ligue dans un communiqué, et ce, malgré «l'action scandaleuse et irresponsable de la Ville de Glendale».