Après des Jeux de Londres désastreux pour le Canada en triathlon, trois athlètes unifoliées ont rappelé hier que la discipline avait bel et bien une relève au pays... et qu'elle allait se conjuguer au féminin.

Alors que les hommes n'ont rien fait qui vaille aux Mondiaux U23 de triathlon, hier à Londres, les filles ont raflé trois des cinq premières places. Ellen Pennock, de la Colombie-Britannique, a fini deuxième, une seconde derrière la gagnante australienne, Charlotte McShane. Dans la foulée et avec un temps de 1h55 min 41 s, la Québécoise Amélie Kretz a fini troisième, à seulement 3 secondes de la gagnante. L'Ontarienne Joanna Brown a pris le cinquième rang.

«Ce n'est pas une surprise pour moi, lance sans ambages Amélie Kretz, 20 ans. On savait qu'on formait une équipe assez forte cette année. On a montré à tout le monde que la relève canadienne était là.»

La course s'est déroulée sur le parcours emprunté en août 2012 lors des Jeux de Londres. L'épreuve s'était révélée désastreuse pour le Canada chez les femmes. La coqueluche Paula Findlay s'était écroulée: elle avait terminé au 52e et dernier rang, en pleurs, demandant «pardon» aux Canadiens pour sa contre-performance. La Québécoise Kathy Tremblay avait, pour sa part, été contrainte à l'abandon.

Kretz a craint la catastrophe en début d'épreuve. «Mon premier tour de nage a été vraiment rough. Après 100 mètres, on s'est ramassées en mottons. Je me faisais nager dessus. Mais je me suis dirigée vers l'extérieur pour me libérer du chaos, raconte l'athlète originaire de Blainville. Au deuxième tour, j'ai rattrapé une couple de filles et je suis sortie de l'eau dans les 10 premières.»

Vers Rio?

Amélie Kretz détient maintenant le titre de championne canadienne et celui de médaillée de bronze aux Mondiaux chez les moins de 23 ans. Elle vise désormais les Jeux du Commonwealth, l'été prochain, en plus des Jeux de Rio en 2016.

«On peut qualifier un maximum de trois femmes et de trois hommes aux Jeux olympiques. Je pense que ce sera très facile d'avoir trois filles à Rio», lance la directrice de la haute performance à Triathlon Canada, Libby Burrell.

Joanna Brown rêve de se rendre à Rio aux côtés d'Amélie Kretz, sa partenaire d'entraînement à l'Université de Guelph. «Nos filles sont vraiment fortes. On le voit à chaque course. On apprend ensemble, on grandit ensemble, explique l'Ontarienne. Je pense qu'on va porter le Canada pour les prochaines années.»

La confiance sembler régner chez les Canadiennes. Hier, tant Amélie Kretz que Libby Burrell ont dit ne pas être surprises par les excellents résultats de la journée. «Pour être honnête, je m'attendais à avoir au moins trois Canadiennes parmi les cinq premières», note Burrell.

Le portrait est moins rose chez les hommes. Simon Whitfield a pratiquement annoncé sa retraite le printemps dernier, précisant qu'il y avait «10% de chances qu'il revienne à la compétition». Entre-temps, la relève n'est pas encore au rendez-vous. La meilleure performance canadienne chez les moins de 23 ans a été hier la 13e place d'Alexander Hinton.

«Ce sera plus dur chez les hommes de qualifier trois athlètes, c'est certain», précise Libby Burrell.