Mesures de sécurité accrues et listes de passagers minutieusement vérifiées sont les deux principales conséquences de la nouvelle entente canado-américaine sur le transport des équipes professionnelles à bord de vols nolisés.

C'est que qu'ont démontré les premiers voyages du Canadien de Montréal et des Sénateurs d'Ottawa, deux formations figurant sur la liste des clients de Jetz, une division spécialisée d'Air Canada.

Outre le Canadien et les Sénateurs, les autres équipes canadiennes de la LNH et les Blue Jays de Toronto ont recours aux services de Jetz, qui transporte également quelques formations américaines de la LNH et à au moins une équipe de la NBA.

C'est à la suite de cette expansion au pays de l'Oncle Sam que les rivaux d'Air Canada ont imploré le gouvernement américain pour qu'il lève des barrières afin de protéger ce marché lucratif. Ces doléances s'appliquaient aux vols entre deux destinations américaines, comme ç'a été le cas cette semaine pour le Canadien et les Sénateurs; le Tricolore a voyagé entre Pittsburgh et Chicago, et les Sénateurs entre Fort Lauderdale et Tampa Bay.

Conséquences de cette nouvelle entente: les bagages doivent maintenant être scrutés par des agents de sécurité avant d'être placés dans la soute, et les passagers doivent aussi montrer patte blanche. Des mesures dont le transporteur canadien était exempté jusqu'à la levée de boucliers des transporteurs américains et l'intervention du gouvernement.

Ce «privilège» accordé à la compagnie Jetz, par le passé, était interprété comme un avantage marqué aux dépens des transporteurs américains, dont les appareils ne pouvaient s'envoler aussi rapidement après les matchs en raison des contraintes de sécurité.

Mercredi soir, à Pittsburgh, des agents américains se sont rendus au Mellon Arena pour passer au peigne fin les bagages des joueurs du Tricolore, du personnel du Canadien et des commentateurs qui voyagent avec l'équipe. Ce contrôle a été effectué au cours de la rencontre. Une fois le match terminé, tous les passagers et les sacs d'équipement ont fait l'objet de contrôles similaires.

Le camion servant au transport de l'équipement et les deux autocars nolisés par le Canadien lorsqu'il est à l'étranger se sont alors retrouvés sous scellés, afin de pouvoir se rendre directement sur la piste et ainsi accélérer le transbordement des bagages et l'embarquement des passagers.

Dans l'entourage du Canadien, on a facilement composé avec ces nouvelles contraintes. Tout comme chez les Sénateurs.

Journalistes laissés sur la piste

Conséquence supplémentaire toutefois, dans l'entourage des Sénateurs: les journalistes des quotidiens Le Droit, The Citizen et Ottawa Sun n'ont pu effectuer l'envolée entre Fort Lauderdale et Tampa avec l'équipe. Ils l'ont appris quelques heures seulement avant le départ.

Selon l'entente intervenue le mois dernier, seuls les passagers liés par contrat à l'équipe qui nolise l'appareil peuvent profiter d'un vol entre deux destinations américaines.

«On peut faire monter un commanditaire, le gagnant d'un concours, les détenteurs de droits de radio et de télévision, un consultant à l'emploi de l'équipe; mais les journalistes tombent dans une zone grise», a-t-on expliqué à La Presse.

Selon les informations obtenues, les Sénateurs et la compagnie aérienne tenteront de négocier une entente afin de ramener les journalistes à bord de leur avion. Une façon bien simple d'éponger les coûts d'exploitation qui oscillent autour de 20 000$ par heure de vol. Cela ne touche toutefois pas le Canadien puisque, dès son arrivée avec le Tricolore, Bob Gainey a chassé les journalistes de l'avion de l'équipe.