Certaines personnes n'arrivent pas à comprendre pourquoi la NFL passionne tant. La liste de facteurs est longue, le premier étant que tout peut basculer à tout moment, comme on a si bien pu le constater dimanche dernier.

Un seul dimanche aura suffi pour que quatre des cinq poids lourds de la Conférence américaine se retrouvent à panser leurs plaies, soudainement un peu moins redoutables et un peu plus loin du Super Bowl annoncé.

Les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont évidemment été les plus éprouvés. Le ballon passera des mains du meilleur joueur de la ligue, Tom Brady, à celles d'un type qui n'a pas amorcé un match depuis l'école secondaire, Matt Cassell. C'est ce qu'on qualifierait de léger recul. Avant d'avoir été repêché en septième ronde par les Patriots (2005), Cassel a regardé jouer Carson Palmer et Matt Leinart chez les Trojans de USC.

Peu d'expérience de jeu donc, mais si Bill Belichick le garde dans son club depuis quatre ans, il y a sûrement une raison. Et Cassel connaît bien le système, que les penseurs des Pats n'hésiteront pas à modifier afin qu'il lui convienne.

Et à n'en point douter, le jeu de course sera sollicité plus souvent. Les Patriots voudront " raccourcir " leurs matchs, comme ils le faisaient au début de la décennie. Lawrence Maroney est secondé par deux porteurs imposants en LaMont Jordan et Sammy Morris, ainsi que par M. Poison, Kevin Faulk. Les Patriots auraient même témoigné de l'intérêt au joueur autonome Shaun Alexander, précisément le genre de gars dont ils ressuscitent si souvent la carrière.

Tant que les vieux loups de la défense tiendront le coup, les Pats gagneront plus qu'ils ne perdront, Tom Brady ou pas. Rodney Harrison et Tedy Bruschi ont mené l'équipe avec respectivement 14 et 12 plaqués la semaine dernière, Mike Vrabel a amassé deux sacs, Adalius Thomas, un. Si ces joueurs et ceux de la première ligne maintiennent le rythme, les Patriots accéderont aux séries facilement. S'ils ralentissent et que la tertiaire devient le problème que plusieurs observateurs entrevoient, ça pourrait se compliquer.

À Indianapolis, c'est déjà compliqué. L'ailier rapproché Dallas Clark et le porteur de ballon Joseph Addai n'ont pas terminé le premier match, la ligne à l'attaque semble sur le point de s'affaisser et c'est sûrement un frère inconnu des Manning qui était le quart dimanche parce que ce n'était pas Peyton. Opéré à un genou il y a quelques semaines, le passeur étoile des Colts a perdu une quinzaine de livres et était visiblement indisposé contre les Bears de Chicago. On l'a à peine vu gesticuler avant les remises, preuve s'il en est une que ce n'était pas le même homme qui était derrière le centre.

On n'est encore à servir l'apéro de cette saison 2008, mais les Colts ne ressemblaient vraiment pas à un aspirant, ça c'est certain. Et faudra voir si la surface du nouveau Lucas Oil Stadium leur conviendra autant que celle du RCA Dome. Ils semblaient beaucoup moins rapides dimanche...

Il n'y a pas que les Colts qui ont laissé échapper un match qu'ils auraient normalement dû gagner. Les Chargers de San Diego étaient favoris par neuf points contre les Panthers de la Caroline et les Jaguars de Jacksonville ont été fermement battus par les Titans du Tennessee, un rival de division qui pourrait mêler les cartes.

Reste les Steelers de Pittsburgh, le cinquième poids lourd de l'Américaine. Même eux l'ont échappé belle alors que Ben Roethlisberger a subi des blessures à un genou et à une épaule, qui auraient pu être beaucoup plus graves. Peut-on rêver à un quatrième Super Bowl Dallas-Pittsburgh ? C'est la NFL, on est le 14 septembre, on peut rêver à ce que l'on veut. Jusqu'au dimanche suivant.