Pour son premier 100 m depuis son triplé doré aux jeux Olympiques de Pékin, le Jamaïcain Usain Bolt ne promet pas de nouveau miracle vendredi à Zurich, mais sa simple présence fait une nouvelle fois de l'ombre à la course au jackpot de la Golden League.

Le nouveau roi du sprint avait déjà éclipsé la première étape du circuit doré, à Berlin le 1er juin, en battant la veille le record du monde du 100 m à New York (9.72).

Cette fois-ci, ses trois médailles d'or font encore bien plus parler que les lingots que convoitent Blanka Vlasic et Pamela Jelimo. Les deux jeunes femmes se consoleront avec le jackpot d'un million de dollars si elles remportent les deux dernières étapes de la Golden League au Letzigrund ce vendredi, puis à Bruxelles le 5 septembre.

Seul un tremblement de terre pourrait en empêcher Jelimo, qui n'a pas encore perdu une course cette saison et dispose d'un lièvre de luxe, la Russe Svetlana Klyuka, 4e aux Jeux.

12 champions olympiques

On disait la même chose de Vlasic, avant que la Belge Tia Hellebaut ne mette fin à sa série de 34 victoires en finale de la hauteur à Pékin. L'échec est digéré, assure la Croate, qui prévient: «Le fait de ne pas avoir gagné l'or me donne peut-être plus d'appétit pour les autres compétitions.»

Bolt, lui, est au contraire un peu rassasié par son triplé olympique. «J'ai atteint tous mes objectifs à Pékin», avoue le Jamaïcain, qui a agrémenté ses trois titres d'autant de records du monde. «Je n'ai pas de buts particuliers pour la suite de la saison.»

Après un remake de la finale olympique à Zurich - seul manque à l'appel son compatriote Asafa Powell -, le phénomène jamaïcain se rendra à Lausanne mardi (200 m) et Bruxelles (100 m) trois jours plus tard.

Même s'il assure qu'il n'est «pas fatigué», il manque peut-être de motivation pour améliorer ses marques pékinoises sur 100 m (9.69) et 200 m (19.30).

Son entraîneur Glen Mills doute que Bolt puisse faire mieux sur la ligne droite cette saison, mais il est optimiste pour les années à venir. «Une analyse détaillée de la course (en finale des Jeux) montre qu'il pourrait courir dans l'idéal en 9 sec 52, dit-il. Je l'en crois capable».

Opérations rédemption

Le Cubain Dayron Robles, conforté par son titre olympique sur 110 m haies, a lui aussi le potentiel pour améliorer ses 12 sec 87 d'Ostrava, le 12 juin. Et un autre record du monde est en sursis: celui de la perche féminine (5,05 m), déjà battu à trois reprises cette saison par la Russe Yelena Isinbayeva.

Six jours après avoir complété son doublé 5000 m/10.000 m, l'Éthiopien Kenenisa Bekele aura en revanche sans doute les jambes trop lourdes pour réussir un exploit sur la plus courte des deux distances.

Au total 12 champions olympiques en individuel de Pékin sont annoncés pour une soirée dont l'un des temps forts devrait encore être le 400 m. Après avoir été le premier homme à dominer deux fois Jeremy Wariner en début de saison, LaShawn Merritt a créé une demi-surprise en remportant l'or olympique. «Quoi qu'il arrive ici, on ne m'enlèvera pas mon titre», dit-il.

Mais son compatriote américain a soif de revanche. «En finale, je me suis crispé pour la première fois depuis l'université, regrette Wariner. Je veux me racheter ici.»

C'est également l'objectif de l'Américaine Lolo Jones, qui a perdu le titre du 100 m haies en trébuchant sur l'avant-dernier obstacle en finale des Jeux.