Le Canada ne veut plus se contenter d'un rôle de figurant aux Jeux olympiques et le Comité olympique canadien (COC) a complètement revu son approche en vue des Jeux de Pékin.

Hésitant par le passé à fixer des objectifs à ses athlètes olympiques par crainte de leur mettre une pression additionnelle, le COC a affiché ses ambitions, mercredi matin, à deux semaines de l'ouverture des jeux.

«Nous voudrions nous classer parmi les 16 meilleurs pays, a révélé Sylvie Bernier, qui agira comme chef de mission à Pékin. À Athènes, nous avons terminé au 19e rang avec 12 médailles.

«Nous sommes conscients qu'il s'agit d'un objectif ambitieux. Mais nous avons le talent qu'il faut pour l'atteindre. Tous nos athlètes aspirent à connaître la performance de leur vie à Pékin.»

L'équipe canadienne, qui avait complété les derniers Jeux d'été, ceux d'Athènes, avec trois médailles d'or, six d'argent et trois de bronze, sera composée de 331 athlètes cette année, soit la plus forte délégation depuis les Jeux de Séoul en 1988.

À la fin des Jeux d'Athènes en 2004, le président du Comité international olympique Jacques Rogge avait servi un avertissement au Canada et avait invité les différents paliers de gouvernement à mieux soutenir financièrement leurs athlètes en prévision des Jeux d'hiver de Vancouver en 2010.

«La présentation des Jeux olympiques d'hiver à Vancouver nous a poussés à considérer la position où nous aimerions voir notre équipe olympique, a constaté Walter Sieber, vice-président du comité exécutif du COC. L'exercice s'est également posé pour les Jeux d'été.»

Sieber note avec justesse qu'avec 331 athlètes, le Canada constituera à Pékin la huitième délégation la plus importante.

«Si nous n'arrivons pas à nous classer parmi les 16 premiers pays, il nous faudra définitivement revoir notre façon de faire.»

Sieber, impliqué de près dans le mouvement olympique depuis plus de 30 ans, constate aussi que la philosophie des Jeux a beaucoup changé ces dernières années.

«Tout d'abord, le CIO insiste de plus en plus pour que les athlètes présents aux jeux soient prêts à offrir une bonne performance.

«Et les athlètes eux-mêmes ont changé. Ils affichent avant leur départ leur ambition de gagner une médaille. Il y a une dizaine d'années, on se cachait un peu. On entendait souvent un athlète dire 'si jamais je réussis, tant mieux, sinon la vie va continuer'.»

L'injection de fonds par le biais des programmes «À nous le podium» et «Vers l'excellence» permet aussi aux athlètes d'être mieux préparés, en plus de contribuer à hausser leur niveau de confiance.

À Pékin, le COC récompensera ses médaillés olympiques canadiens pour la première fois de l'histoire. Chaque podium vaudra un boni de 20 000 $, 15 000 $ ou 10 000 $ selon la couleur de la médaille.