Sur la route d'un quatrième titre olympique consécutif, les basketteuses américaines auront une revanche à prendre à Pékin après leur troisième place au Mondial 2006: avec le retour de Lisa Leslie, elles ont largement les moyens d'arriver à leurs fins.

Si leurs collègues masculins, bredouilles dans un tournoi international depuis 2000, ont intitulé leur campagne «opération rédemption», les filles de l'équipe américaine n'en sont pas encore là.

Mais leur défaite face à la Russie en demi-finale du dernier Championnat du monde - la première après douze ans de règne aux Mondiaux et aux JO - les a suffisamment secouées pour parler ouvertement de reconquête. «C'est une source de motivation, ça ne fait aucun doute», souligne l'entraîneuse Anne Donovan.

Cet échec a également été un déclencheur de prise de conscience pour la troupe américaine. Qui a pu se rendre compte que le simple fait de se présenter sur le terrain était désormais insuffisant.

«Jusqu'en 2004, nous avions les moyens de dominer tout le monde par notre attaque. Marquer des paniers était tout ce qu'on avait à faire. Aujourd'hui ça ne suffit plus. Il faut également défendre et les joueuses l'ont compris. La défense est même devenu notre mantra» (formule sacrée), fait remarquer Donovan, qui rappelle aussi que son équipe n'a «plus été en configuration idéale depuis 2004».

L'Australie ambitieuse

L'absence, pour raison de maternité, de Lisa Leslie avait de fait pesé très lourd dans la balance au Mondial 2006. Mardi, lors du dernier match de préparation face aux championnes du monde australiennes, la triple championne olympique a démontré qu'elle était tout simplement indispensable.

Avec 14 points et 10 rebonds, elle a mené l'équipe US, dans un match très physique, à une victoire étriquée (71-67) contre les Australiennes qui promettent d'être les principales rivales à Pékin en compagnie des Russes.

«Nous sommes encore plus forts qu'au dernier Mondial», soulignait récemment l'entraîneur des Australiennes, Jan Stirling, qui compte dans ses rangs sans doute la meilleure joueuse du monde, Lauren Jackson. «Nous sommes très confiantes, nous visons l'or», a affirmé celle-ci jeudi.

La Russie, placée dans le même groupe que les Australiennes, paraît un peu en retrait mais possède les armes pour surprendre avec notamment la naturalisée américaine Becky Khammon.

Mais l'issue du tournoi dépendra d'abord des États-Unis, toujours médaillés (dont cinq ors) depuis l'introduction du basket féminin en 1976, et de leur capacité à mettre en application leur nouveau credo face à une opposition décomplexée.