Impossible de les manquer. Ils sont partout dans les rues de Pékin, avec leur sourire collé au visage, leur jeune vingtaine et leur chandail Adidas bleu Schtroumpf.

Les volontaires, il y en a 100 000 dispersés dans la ville pour répondre aux questions des touristes perdus. «Ça me permet d'avoir une bonne expérience de travail», explique Sun Pengliang, 23 ans.

Mais il y a aussi un peu plus que ça. «Ça fait près de 100 ans qu'on veut organiser les Jeux olympiques. Là, la Chine les a eus», dit-il fièrement dans son anglais parfois hésitant.

Les stades ont aussi leurs volontaires bleu Schtroumpf. Là, il y en a 300 000 qui sont affectés aux installations olympiques.

Et puis, il y a les plus âgés, qui donnent un coup de main du côté de la sécurité: au moindre signe suspect, ces bénévoles donnent un coup de fil à la police. Ils sont près d'un million dans les villes olympiques - outre Pékin, six autres villes accueillent des compétitions - à examiner le touriste et le voisin suspects.

Ajoutez à cela les fleurs plantées partout, les 17 000 athlètes et accompagnateurs qui commencent à arriver, les parents de ces sportifs qui sont aussi en ville, les journalistes qui se promènent avec leur carte d'accréditation dans le cou, même des pancartes avec du français pour indiquer l'emplacement des compétitions: tout ça devrait commencer à produire un peu d'électricité dans l'air.

Pourtant «Ça a l'air un peu trop encadré et sécurisé, puis on se demande si on va pouvoir avoir du fun», souligne Thomas Laforest, un ingénieur en devenir de l'École de technologie supérieure, présent à Pékin depuis ce printemps. Ce genre de commentaire, on l'entend souvent de la part d'Occidentaux qui craignent que Pékin, au-delà de la fierté éprouvée à recevoir le monde, ne sache pas aussi en tirer du plaisir.

La cérémonie d'ouverture

Peut-être faudra-t-il attendre la cérémonie d'ouverture, vendredi soir, pour que la pâte lève. Des bénévoles et employés ont assisté ces derniers jours aux répétitions générales. «Le début est spectaculaire», confie une des personnes qui a pu voir la cérémonie.

Le décompte final se fait à l'aide de 2008 joueurs de tambours dont l'instrument s'illumine quand il le frappe. On voit ainsi apparaître les chiffres des dernières secondes du décompte. Original et spectaculaire, disent ceux qui l'ont vu.

«Mais c'est un peu comme un soufflé qui s'écrase», ajoute un témoin. Autrement dit, la fin de la cérémonie, qui mélange les aspects traditionnels et modernes de la culture chinoise, est plus ardue.

Autre particularité: l'entrée des délégations dans le stade se fera par ordre alphabétique chinois! Les athlètes du Canada ne seront donc pas nécessairement après ceux du Cambodge.

Le Village satisfaisant

Parlant des sportifs, ceux-ci semblent ravis de leur village olympique, si on se fie à la chef de mission, Sylvie Bernier: nourriture, installation, tranquillité des À partout. «C'est plus que beau, c'est magnifique. Ce sont mes neuvièmes Jeux et ceux-ci sont dans les très, très beaux», confie-t-elle, ajoutant qu'elle se sent «comme dans un resort».

Un autre qui n'a entendu que de bons mots concernant le village olympique, c'est l'attaché du Canada pour ces Jeux, l'Ontarien Mark Rowswell, une mégavedette en Chine qui fait carrière dans l'humour en mandarin sous le nom de Da Shan. «Honnêtement, le commentaire que j'entends le plus souvent des athlètes et leurs accompagnateurs, c'est que c'est le meilleur village olympique qu'ils ont vu. La seule plainte que j'ai entendue, c'est que le rideau de douche est trop court, que ça mouille le plancher de la salle de bain.»

Quand on est rendu à se plaindre de ces détails, c'est signe que le reste doit être pas mal.