La Française Marion Bartoli était furieuse après son revers en demi-finale contre la jeune sensation slovaque Dominika Cibulkova, samedi. Si elle était déçue d'avoir subi la défaite, elle était littéralement en furie à l'endroit d'Eugène Lapierre et de la direction du tournoi de la Coupe Rogers.

Bartoli estime que la décision de transférer leur match du court central, où il avait été entamé à 15h, vers le court 1 pour être repris à compter de 21h, représente un manque total de respect à son endroit.

>>> Consultez le blogue de tennis de Paul Roux

«Pour une demi-finale de Tier-1, d'être obligée de changer de court, j'ai connu mieux comme conditions. Faudra me l'expliquer celle-là.

«Franchement! On n'est pas en train de jouer un ITF à 50 000$ ou un championnat des moins de 14 ans, quoi. La moindre des choses, c'est quand on commence un match sur un court, je suis désolée, on le finit sur le même. On était là depuis 3 heures de l'après-midi, et les filles elles étaient probablement là à 7 heures. Donc, de 7 heures à 9 heures ça ne faisait que deux heures de décalage. Nous on avait attaqué à 3 heures et on a joué à 7 h, après on a joué deux jeux, après on est reparties et après ils nous ont changés de court. C'est... Je sais pas, quoi.»

Quand un journaliste de L'Equipe lui a fait remarquer que les soeurs Williams, placées devant pareille situation, avaient déjà refusé un changement de court, Bartoli en a rajouté.

«Oui, c'était à l'Open d'Australie. Elles n'avaient même pas commencé le match qu'elles avaient refusé, Donc, il faut croire que j'ai moins de points contre Venus Williams, c'est que je dois être un peu moins autoritaire.

«Cette décision-là, c'est un manque de respect je crois pour les joueuses qui est énorme, quoi. C'est dire: «Bon, ben, allez, vous, on s'en fout, vous allez jouer sur le court d'à côté et on met celles qui ont été promises à 7 heures sur le central.» Voilà ce que ça veut dire.

«J'avais vraiment l'impression qu'on était le match de deuxième couteau et qu'ils en avaient rien à faire. Donc, pour eux il fallait qu'il y ait un 'night session» parce que les gens avaient acheté un billet en 'night session» et qu'il fallait qu'ils mettent ce match sur le central et que nous, on aurait pu nous mettre sur le Court 22, sur le 'practice court', on l'aurait fait, quoi.»

Lapierre a cependant été très clair: il avait tout à fait le droit de déplacer ce match.

«Nous étions parfaitement dans les règles, a-t-il affirmé. On a le droit de changer le terrain, la surface même, ou de déplacer le match à l'intérieur s'il le faut.

«C'était le choix logique selon les conditions. Les prévisions nous laissaient croire que nous ne disposions pas de beaucoup de temps. Il fallait que les deux matchs avancent, afin de ne pas désavantager l'une ou l'autre des finalistes. Comme ce match risquait de prendre fin rapidement (Bartoli avait déjà remporté le premier set), on ne pouvait offrir ce match aux détenteurs de billets pour la séance du soir.»