12H50, jeudi à Lavelanet, sur le parking réservé aux équipes: Riccardo Ricco est littéralement poussé dans une voiture de son équipe par deux gendarmes, dans une cohue indescriptible de journalistes et sous les huées de quelques spectateurs ébahis.

L'annonce du contrôle positif de l'Italien a fait l'effet d'une bombe. À 12H30, une petite grappe de journalistes patientent devant le camion aménagé de Saunier Duval pour quelques déclarations. Comme d'habitude le matin d'une étape. Ni plus ni moins d'agitation que devant les bus des autres équipes.

Dix minutes plus tard, l'information est sortie et c'est le chaos chez Saunier Duval. «Ricco positif», tout le monde se passe le mot. Plus d'une centaine de journalistes affluent. On joue des coudes devant les marches de la porte principale du camion. Caméras, micros, appareils photos, dictaphones la cernent totalement.

Un coureur descend et s'en va signer la feuille sans décrocher un mot, la tête basse. Le moindre mouvement de la porte provoque un resserrement.

Derrière le camion, une voiture de Saunier Duval prend discrètement place. C'est elle qui va embarquer Ricco mais personne ne s'en doute. Pas de véhicules de gendarmerie à l'horizon, pas de gendarmes non plus. «Des gendarmes sont à l'intérieur», entend-on pourtant ça et là. On ne sait pas qui a vu quoi.

Chacun, coureur, mécanicien ou suiveur, vient s'enquérir des raisons d'un tel attroupement. Des visages se figent à l'annonce de la nouvelle. Le manageur de Cofidis Eric Boyer, qui assiste à la scène, donne son sentiment à des journalistes. «Je viens de voir Christian Prudhomme au village, il est furieux», dit un directeur sportif qui passe.

Tout d'un coup, ça bouge de l'autre côté du camion. Les journalistes s'y ruent en courant. Ricco est en train d'être «exfiltré» par l'arrière. Les gendarmes lui fraient un chemin étroit jusqu'à la portière. Des personnes dans le public, derrière les barrières, crient des ouhs de mécontentement à l'endroit du «Cobra».

L'Italien s'engouffre dans la voiture, visage découvert. Le véhicule démarre aussitôt, poursuivie par des photographes et des cameramen qui courent derrière. Ricco est parti mais les autres Saunier Duval, eux, ne partiront pas.