Dans les salons de paris et dans le milieu du golf, les chances de Sergio Garcia de remporter un tournoi majeur n'ont jamais été aussi bonnes.

Personne n'a récolté plus de top 10 à l'Omnium britannique cette décennie que Garcia. Six fois au cours des sept dernières années, celui-ci a amorcé la ronde finale à quatre coups ou moins de la tête. Quant à la variété de ses coups sur les parcours, il ne manque ni d'imagination ni de créativité à cet égard.

Par ailleurs, le fait que Tiger Woods ne participera pas à ce tournoi majeur ne nuit certainement pas.

«Que le numéro un au monde ne soit pas ici - nous savons à quel point il est bon et combien il a bien joué dans les tournois majeurs - augmente bien sûr les chances, a indiqué Garcia mardi.

«Mais cela ne se traduit pas en victoire automatique.»

Les preneurs aux livres britanniques sont toutefois d'un autre avis.

Woods a subi une opération au genou qui a mis fin à sa saison après sa victoire à l'Omnium des États-Unis à Torrey Pines, son 14e titre majeur. La voie est donc toute grande ouverte à l'Omnium britannique. Garcia est le favori des bookmakers à 8 contre 1 au Royal Birkdale.

Une raison explique ces attentes élevées. Garcia a en effet mis fin à une disette de trois ans sans victoire lorsqu'il a remporté le Championnat des joueurs au mois de mai, s'imposant en prolongation aux dépens de Paul Goydos. Puis, il y a deux semaines, il s'est classé deuxième lors de l'Open de France.

«Je sens que je joue mieux que jamais. Ce n'est pas parfait mais je m'en approche.»

Parmi les tournois majeurs, l'Omnium britannique est celui où Garcia se sent le plus à l'aise.

L'Espagnol est un favori de la foule du Royal Birkdale depuis 1998, alors qu'à 18 ans, lorsqu'il était encore un amateur, il a terminé ex aequo au 25e rang. Garcia carbure à l'émotion, et l'accueil qu'on lui réserve en Grande-Bretagne ne le rend que meilleur.

«Ils ont été très chics à mon endroit et cela aide toujours.»

L'année dernière, Garcia a raté de justesse un dernier roulé qui lui aurait donné la victoire, avant de s'incliner en prolongation devant Padraig Harrington.

Affreusement déçu, l'Espagnol a alors jeté le blâme sur tout un chacun sauf sur lui-même.

Les coups roulés demeurent un aspect problématique du jeu de Garcia, malgré son travail des six derniers mois avec le gourou des coups roulés, Stan Utley. Le jeu sur les verts est toutefois moins exigeant à l'Omnium britannique que dans les autres tournois majeurs car les contours et la vitesse ne sont pas aussi rigoureux qu'au tournoi des Maîtres ou à l'Omnium des États-Unis par exemple.

Garcia compte parmi les meilleurs joueurs à n'avoir jamais gagné de tournoi majeur, mais peut-être plus pour bien longtemps.

Cette particularité a déjà appartenu à Phil Mickelson, qui s'est finalement imposé lors du tournoi des Maîtres en 2004. Mickelson comprend d'ailleurs fort bien le sentiment de vide qui accompagne le fait d'être venu si près de l'emporter, lui qui a vu Payne Stewart en 1999, à l'Omnium des États-Unis, puis David Toms en 2001 au Championnat de la PGA, réussir des roulés sur le dernier trou qui leur ont permis de s'imposer par un coup.

«Un titre majeur est vraiment à sa portée, souligne Mickelson. Et je crois qu'il va réussir l'exploit très bientôt.»

Mike Weir de Bright's Grove, en Ontario, et Stephen Ames, de Calgary, participeront eux aussi à l'Omnium britannique cette semaine.