Sous le soleil de l'Ariège, le champion de Norvège Kurt-Asle Arvesen a remporté mercredi la 11e étape du Tour de France, courue de Lannemezan à Foix (167,5 km), sans conséquence pour le maillot jaune porté par l'Australien Cadel Evans.

Sur la ligne, Arvesen a devancé de quelques centimètres le Suisse Martin Elmiger, devant l'Italien Alessandro Ballan et le Néerlandais Koes Moerenhout, derniers compagnons d'une échappée lancée dès le 35e kilomètre de cette étape dans l'arrière-massif pyrénéen.

Le Russe Alexandre Botcharov a pris la cinquième place, à une dizaine de secondes, avant le reste du groupe réglé par le Français Pierrick Fédrigo devant l'Italien Filippo Pozzato, déçu d'avoir laissé passer une belle occasion.

L'attaque d'Elmiger et d'Arvesen, à 4 kilomètres de la ligne, a condamné le Français Amaël Moinard qui figurait dans la ligne de mire de ses onze anciens compagnons depuis plusieurs kilomètres (Fédrigo, Pozzato, Ballan, Arvesen, Wegmann, Botcharov, Fofonov, Elmiger, Moerenhout, Vélo, Vaugrenard).

Pour sa première participation au Tour, Moinard, un Normand de 26 ans installé à Toulouse, a attaqué dans le col de Portel, classé en première catégorie. Il a creusé l'écart sur son groupe pour basculer au sommet, distant de 57,5 kilomètres de l'arrivée, avec 1 min 50 sec d'avance.

Pereiro intercalé

Dans cette montée, l'Espagnol Oscar Pereiro s'est dégagé du peloton qui comptait au pied 14 minutes de retard sur le groupe d'échappés.

Le vainqueur du Tour de France 2006, nanti d'une avance approchant les deux minutes au sommet, est resté longtemps intercalé par la suite avant d'être repris à 25 kilomètres de l'arrivée.

Sur la ligne, le peloton, réglé par le Norvégien Thor Hushovd pour la 13e place, s'est présenté avec un retard approchant les 15 minutes.

Arvesen, qui est âgé de 33 ans, a signé la première victoire pour l'équipe CSC depuis le départ de Brest.

Champion du monde espoirs (moins de 23 ans) en 1997, le Norvégien s'est imposé pour la première fois dans le Tour. Il a déjà enlevé par le passé deux étapes du Giro.

«C'est la plus grande victoire de ma carrière, a-t-il estimé. Ce n'était peut-être pas le mieux de virer en tête dans le dernier virage mais je n'étais pas à bloc. J'ai eu très peur de finir deuxième. J'avais de super-jambes. J'attendais ça depuis mon premier Tour en 2004».

En cours d'étape, deux coureurs de l'équipe Barloworld, l'Italien Paolo Longo et le Colombien Félix Cardenas, ont abandonné sur chute. Le premier a jeté l'éponge aussitôt (fracture clavicule). Le second, vainqueur de l'étape d'Ax-Bonascre (Ariège) en 2001, a poursuivi sa route avant de renoncer (contusion genou gauche).

Jour noir pour Barloworld

Avant le départ, la formation britannique avait perdu un autre de ses éléments, l'Espagnol Moises Duenas, qui a fait l'objet d'un contrôle antidopage positif dans la 4e étape (contre-la-montre de Cholet).

Barloworld a exclu Duenas qui a été entendu par l'unité spécialisée de la gendarmerie (OCLAESP) après la perquisition faite à l'hôtel de son équipe.

«Des produits interdits qui n'étaient absolument pas fournis ou prescrits par le médecin d'équipe ont été trouvés dans la chambre de Moises Duenas», a annoncé l'équipe britannique au cours d'une journée décidément noire pour elle.

Jeudi, la 12e étape, longue de 168,5 kilomètres entre Lavelanet et Narbonne, sort des Pyrénées par le petit massif des Corbières.

A partir de Lavelanet, la ville de l'ancien gardien de but international Fabien Barthez, la course passe à proximité de plusieurs châteaux cathares (Puivert, Puilaurens, Peyrepertuse, Quéribus) sur des routes vallonnées et parfois tortueuses.

Dans sa seconde partie, le Tour traverse les vignobles. Mais le parcours, non loin de la grande abbaye cistercienne de Fontfroide, présente peu d'aspérités dans le final avant la ligne droite finale de 900 mètres.

Ville de rugby, Narbonne (53 000 habitants) n'a plus accueilli une arrivée d'étape depuis 1955.

Départ de Lavelanet à 13h25 (7h25), arrivée à Narbonne vers 17h15 -11h15- (prévision à 44 km/h de moyenne).