Il fait tellement beau depuis quelques jours qu'on se croirait en été. Il n'y a plus d'excuses, on a assez joué pour retrouver la forme et les parcours sont en parfait état. Mais c'est une période difficile pour les travailleurs de l'industrie du golf.

Avec le réchauffement de la planète et le réchauffement de la température, on peut compter à coup sûr sur le phénomène du réchauffement des esprits. Quand des gens, habitués à jouer une ou deux fois semaine, se mettent à jouer cinq ou six jours consécutifs par grande chaleur, leur mèche raccourcit à vue d'oeil et on peut s'attendre à des épisodes de combustion spontanée. Des gentlemen se transforment soudainement en psychopathes parce qu'il y avait deux groupes sur le départ du sept. De délicates et adorables dames suggèrent de faire exécuter le surintendant parce que la «pin» était pas mal cochonne au 14e.

Les «marshalls», ces charmants patrouilleurs, se font tout petits et ont tendances à se fondre dans le paysage comme des caméléons. Il faut croire qu'il y a une limite au nombre de fois qu'un retraité, qui travaille pour passer le temps, peut se faire dire d'aller faire un numéro deux. Surtout qu'il se lève déjà huit fois par nuit pour un numéro un

Alors mes amis, essayons d'éviter le piège qui se dressera inévitablement sur notre chemin dans les prochains jours et les prochaines semaines. Restons calmes, prenons une bonne grande respiration par le nez et faisons semblant que rien ne nous affecte. Non, mais sérieusement, le truc est de voir venir l'orage et de se protéger en conséquence. Il y a toujours des signes avant-coureurs comme la fatigue, le manque d'énergie, de patience et de concentration. Les jambes sont habituellement les premières à lâcher, suivies des hanches et des bras. Ce sont ensuite des sacres bien juteux qui sont lâchés, mais ça n'a rien à voir. Il serait donc logique de remettre un peu de tonus dans vos jambes pour repousser la déchéance.

Une partie de golf représente une marche de plus de huit kilomètres sur un terrain plus ou moins accidenté. On se concentre tellement sur le coup à venir qu'on en vient à oublier l'énergie dépensée pour se déplacer du point A au point G (je sais que ça ne veut rien dire, mais je trouvais ça drôle quand même). Huit kilomètres, donc, en traînant une grosse poche d'outils, ça demande une quantité d'énergie considérable. Soyons honnêtes, il faut être en bonne condition physique pour jouer trois, quatre ou cinq jours de suite.

Les professionnels qui jouent pour gagner leur vie peuvent jouer cinq à six rondes par semaine pendant trois ou quatre semaines consécutives au maximum; ils doivent ensuite prendre congé pour refaire le plein, physiquement et mentalement. Mais on en connaît qui jouent tous les jours, beau temps mauvais temps, et qui s'étonnent de voir leur jeu se détériorer à ce temps-ci de l'année. Il y a une limite à ne pas dépasser pour conserver votre niveau de jeu et, idéalement, le hausser. Tout le monde est différent et vous devrez apprendre à vous connaître pour trouver cette limite.

Et le septième jour, Il se reposa (Et vous?)

Professionnel au club La Vallée des Forts, Jean-Louis Lamarre est l'un des meilleurs joueurs au Québec.