L'entreprise québécoise Habitations du patriote propose, avec ses maisons somptueuses en rondins, le caractère enveloppant de nos résidences ancestrales tout en délogeant les billes de bois de forme irrégulière qui donnent lieu à des détails de constructioin inesthétiques.

L'entreprise québécoise Habitations du patriote propose, avec ses maisons somptueuses en rondins, le caractère enveloppant de nos résidences ancestrales tout en délogeant les billes de bois de forme irrégulière qui donnent lieu à des détails de constructioin inesthétiques.

 «Les billes de 11 po - dans le bon vieux temps, leur diamètre variait de 6 à 8 po - sont toutes de forme et de taille identiques», explique le président et directeur général de l'entreprise, Marco Tremblay.

Il dit que l'assemblage procède de la «méthode scandinave améliorée». Cette approche consiste en la reproduction du profil de la partie supérieure d'une bille inférieure sur la partie inférieure d'une bille supérieure. Et ainsi de suite. Les rondins sont donc intimement superposés.

Puis, une dépression est pratiquée dans la partie inférieure de chacune. Elle contient un isolant de styromousse goudronnée souple d'une espérance de durée d'au moins 30 ans. Il suit les humeurs du bois. L'indice de résistance thermique (R) de l'ensemble est de 20. Puis, pour donner une stabilité plus grande à l'ouvrage, des tiges d'acier filetées, à rondelles et écrous, sont enfilées verticalement.

«Tout est parfaitement droit. Pas besoin de dégrossir les billes pour installer les armoires. Inutile aussi de gosser les poteaux de toit pour mettre la toiture au niveau, puisque toutes les billes sont pareilles», explique-t-il.

De plus, la boîte de distribution d'électricité aussi bien que l'habillage de logement des interrupteurs et des prises de courant sont en bois et préfabriqués. Ils se moulent aux billes. Pas besoin, encore là, de rogner le bois pour les mettre en place.

Les fils d'électricité, quant à eux, sont-ils mis dans des ogives de camouflage afin de ne pas briser l'esthétique? demande

Avec les billes et la vigueur esthétique de leurs extrémités, on peut aussi faire, à l'intérieur, des portes d'arche. À moins qu'on ne compose d'admirables niches ou des saillies asymétriques avec fenêtres à carreaux pour y mettre un fauteuil ou quelques plantes vertes.

Mais quel prix doit-on payer pour pareille maison? «Oh! pas plus, au fond, que la coquille d'une maison conventionnelle», répond M. Tremblay.

Car les billes sont chantournées à la machine, non à la main. Cela, à partir de pièces carrées de 12 po de côté. Lors de l'assemblage, rien à rogner à la tronçonneuse ou au ciseau à bois. «À ces égards, il y des économies substantielles de main-d'oeuvre. C'est pourquoi notre produit est concurrentiel», plaide-t-il. De plus, les délais de livraison sont rapides. Six semaines tout au plus.

Les deux usines d'Habitations du patriote, à Saint-Henri-de-Taillon, peuvent produire annuellement 225 maisons. «Néanmoins, nous nous attendons à en sortir 150 cette annéez», continue M. Tremblay.

«L'an passé, au terme du deuxième Salon chalets, nous en avons vendu une vingtaine. Alors que nous sommes à réaliser un ensemble résidentiel de 75 unités à Mont-Tremblant, de 20 à Sainte-Monique, dont quelques-uns sont libres, sur le bord même du lac Saint-Jean. Sans compter six maisons en rangée dans un centre de ski du Saguenay, puis un chalet d'envergure pour motoneigistes à Tourville, près de Saint-Jean-Port-Joli. Enfin, nous sommes en pourparlers pour un projet d'ensemble du côté de Magog. Nos maisons ont le vent dans les voiles», résume-t-il.

 D'un autre côté, professant sa confiance dans le marché, il est persuadé que les baby-boomers, qui vivent dans le tumulte de la ville et ne savent pas où donner de la tête tellement ils sont occupés, sont impatients de s'offrir, pour les fins de semaine, un pareil havre de paix.

 Du pin blanc québécois

 Habitations du patriote a fait ses premiers pas au Lac-Saint-Jean en 1999. Le directeur de la production des usines, Mario Gagnon, a contribué à sa fondation et à sa mise en oeuvre. «Nous étions plusieurs entrepreneurs, à l'époque, à se disputer la construction de maisons. Nous y avons vu l'occasion de diversifier nos activités», raconte M. Tremblay. Et, comme il avait le don des machines-outils, il a créé la sienne. En 2003, elle était à point. En 2004, les «activités débutaient».

 Au Lac-Saint-Jean, l'effectif de l'entreprise est de 35. Pour la mise en marché ailleurs au Québec (Québec, Lanaudière, Mont-Tremblant et Estrie), il est de 75. Au départ, la mise de fonds a été de 650 000 $, recherche et développement compris. «C'est notre entreprise de construction (Construction Trait-Scie) qui, au départ, a financièrement soutenu notre projet», précise-t-il tout en se félicitant qu'Habitations du patriote achète son bois (pin blanc) dans la Beauce et à Montebello, notamment.

 

Photo Raynald Lavoie, Le Soleil

Un exemple de savoir-faire d'Habitations du patriote au Salon chalets et maisons de campagne.