Comme de nombreux « ouvrages de dame », la courtepointe connaît un regain de popularité depuis quelque temps. Ce qui était jusqu'ici considéré comme un passe-temps mineur, voire une technique traditionnelle bonne pour le musée, est même en passe de devenir un art à part entière, porté à bout de bras par un réseau de passionnés (oui, il y a quelques hommes !).

Passionné, il faut l'être pour persévérer dans cette voie où l'on ne réussit jamais à tirer un juste prix pour son labeur. « J'aime mieux donner mes courtepointes aux gens que j'aime plutôt que de les vendre à vil prix », déclare Catherine Cherrier, relationniste de Courtepointe Québec.

L'organisme, qui chapeaute 50 guildes de courtepointistes (on dit aussi courtepointières, mais, néologisme pour néologisme, le « iste » a la qualité d'être unisexe !), tiendra du 26 au 29 mai prochains sa septième biennale, où seront exposées plus de 150 courtepointes, des plus modernes aux plus classiques. « Un pur ravissement, autant pour les passionnés de cette forme d'art que pour les néophytes, affirme Catherine Cherrier. Il y aura également deux expositions hors concours. La première, présentée par la Guilde de courtepointe moderne de Montréal, consiste en 25 murales illustrant les 5 éléments qui définissent le mouvement moderne. La seconde est un hommage aux Cercles des fermières, qui ont célébré leurs 100 ans d'existence l'an dernier. »

REDÉCOUVERTE

Comme quoi tradition et modernité peuvent très bien cohabiter ! Catherine Cherrier espère en tout cas que ce salon permettra au public de découvrir ou de redécouvrir la courtepointe et les multiples formes qu'elle peut prendre. « C'est un monde méconnu et souvent méprisé, déplore-t-elle. Mais, avec le mouvement moderne, les choses changent très rapidement. Si on se fie à ce qui se passe aux États-Unis, je prédis que notre salon va faire changer les perceptions ! »

Il suffit d'ailleurs de fouiller un peu sur le web pour découvrir des oeuvres incroyablement variées, riches, pleines de fantaisie, souvent très inspirées. Le modeste couvre-lit fabriqué avec des chutes de tissu devient une véritable oeuvre d'art, à suspendre au mur comme un tableau, à chérir et à conserver toute une vie.

Peut-être un jour les artisanes parviendront-elles à vendre leurs oeuvres à leur juste valeur. En attendant, comme Catherine Cherrier, de nombreuses courtepointistes préfèrent les donner, par exemple à des organismes caritatifs. C'est ainsi qu'est né le mouvement Quilt of Valour, parrainé par l'Association canadienne de courtepointe, qui remet aux membres des Forces armées blessés ou atteints du syndrome de stress post-traumatique une courtepointe assemblée avec amour, comme un doux message de gratitude, une dose de réconfort à prendre au besoin.

Salon de la courtepointe et des arts textiles, du 26 au 29 mai au collège André-Grasset, 1001, boul. Crémazie Est, Montréal. Admission : 15 $.

Photo tirée du fil Instagram de la Guilde de courtepointe moderne de Montréal.




Photo tirée du fil Instagram de la Guilde de courtepointe moderne de Montréal.