Les maisons écologiques visent diverses certifications : Novoclimat 2.0, LEED, Passive House, Net Zero Heat, Énergie Nette Zéro ou encore Building Living Challenge. Qu'est-ce qui les différencie?

Novoclimat 2.0Cette nouvelle version du programme Novoclimat veut augmenter l'efficacité énergétique des habitations. Ses normes permettent de réduire de 20% la facture d'énergie par rapport à une habitation construite selon le nouveau Code de construction du Québec, dont les normes ont elles-mêmes été haussées au niveau du programme Novoclimat, en 2012.

De nouvelles exigences concernant l'utilisation de matériaux sains et la gestion efficace de l'eau ont notamment été ajoutées.

efficaciteenergetique.mrnf.gouv.qc.ca/mon-habitation/novoclimat/

Maison passive (Passivhaus)

Ce standard allemand est bien implanté en Europe. Le principe de base: mieux vaut investir dans l'enveloppe du bâtiment que dans un système de chauffage et de ventilation. Cela sous-entend donc une isolation ultraperformante des murs et des fenêtres, à triple vitrage. Cela implique aussi l'installation d'un système de ventilation mécanique avec récupération de chaleur. L'orientation de l'immeuble devient très importante pour tirer parti des rayons du soleil et du vent.

Les besoins en énergie de chauffage doivent atteindre un maximum de 15 kWh/m2 par an. C'est une cible très ambitieuse! La demande de chauffage d'une maison conforme au Code de construction du Québec de 2002 est d'environ 157 kWh/m2 par an, tandis que celle d'une maison conforme au Code 2012 (Novoclimat) est d'environ 118 kWh/m2 par an.*

«Le standard Passive House est très difficile à atteindre, indique Malcolm Isaacs, directeur du Canadian Passive House Institute (CanPHI). C'est la seule certification basée sur la performance au monde.»

Jusqu'à présent, seulement deux maisons ont été certifiées au Canada, en Colombie-Britannique.

* Diane Bastien, mémoire sur le potentiel des énergies solaires au Québec.

passivehouse.ca

Net Zero Heat

En réponse à la frustration de plusieurs Canadiens incapables d'atteindre la fameuse cible de la certification Passive House, l'organisme ontarien ecohome.net et l'équipe technique d'Écohabitation ont élaboré une nouvelle certification. Celle-ci est attribuée à toute habitation aux besoins en énergie de chauffage inférieurs à 75 kWh/m2 par an (la performance de la maison avant-gardiste Conservation House, construite en Saskatchewan en 1977).

«Le fait d'atteindre ce seuil est assez spectaculaire», estime Emmanuel Blain-Cosgrove, directeur d'Écohabitation.

La maison Kénogami, à Saguenay, a été la première à obtenir la certification Net Zero Heat. La seconde est la «Damn Near Passive House», en Colombie-Britannique.

ecohome.net/net-zero-heat

Maison à énergie nette zéro

Ces habitations, construites en réduisant les besoins énergétiques (isolation accrue, utilisation d'équipement économe, etc.), tirent profit des énergies renouvelables comme le soleil et le vent pour produire autant d'énergie qu'elles en consomment annuellement. Elles sont dotées de panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques, d'éoliennes, de planchers radiants, etc.

L'Union européenne s'est engagée à ce que toute nouvelle construction soit pratiquement nette zéro en 2018.

Ici, le concept commence à susciter de l'intérêt, indique Sonja Winkelmann, directrice administrative de la Net-Zero Energy Home Coalition, qui croit qu'en 2030, le même objectif pourra être atteint en Amérique du Nord.

netzeroenergyhome.ca

LEED

Le programme américain de certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), adapté au marché canadien, préconise une approche globale. Des points sont accordés pour l'efficacité énergétique des bâtiments, mais aussi pour l'emplacement et l'accès au transport collectif, l'aménagement écologique du site, la gestion efficace de l'eau, le choix des matériaux, etc.

Le système d'évaluation LEED se combine parfaitement avec les certifications Net Zero Heat, Passive House et Novoclimat 2.0, indique Emmanuel Blain-Cosgrove, directeur d'Écohabitation. 

ecohabitation.com/leed

Living Building Challenge

L'International Living Future Institute, qui a mis au point la certification pour les bâtiments à énergie nette zéro, lance un défi pour créer des communautés «socialement équitables, culturellement riches et écologiquement réparatrices», où chacun des bâtiments serait vivant (générerait sa propre énergie, récolterait et traiterait sa propre eau, etc.).

La version francophone de la norme Living Building Challenge 2.0, lancée il y a un mois, a été réalisée avec la Section du Québec du Conseil du bâtiment durable du Canada.

«C'est une très belle démarche, qui fait réfléchir», estime Emmanuel Blain-Cosgrove. «Nous adoptons une approche scientifique rigoureuse, en commandant des études, pour savoir si cela a du sens écologiquement, au Québec, d'adopter certaines des avenues préconisées.»

living-future.org