Yvon Rancourt a reçu en subventions des sommes supérieures à ce que ses travaux d'amélioration énergétique lui ont coûté, pour son triplex transformé en cottage, une construction érigée entre 1915 et 1920 dans le quartier Centre-Sud de Montréal. Une expérience concluante: «Quatre ou cinq de mes amis pensent suivre mon exemple!»

«Il arrive, parfois, que les subventions dépassent légèrement les coûts, si le propriétaire fait lui-même les travaux, commente Isabelle Saucier, responsable de projet aux Évaluations énergétiques du Québec, entreprise qui a fait l'inspection énergétique. M. Rancourt a été bon élève. L'évaluation donnait à sa maison une cote de 56 sur l'échelle Énerguide. Nous recommandions des travaux pour hausser la cote à 70. Il s'est rendu à 72.»

«Je ne sais pas encore combien j'économise en électricité, dit M. Rancourt, ça ne fait pas un an. Mais déjà, je sais que je n'ai plus besoin du déshumidificateur dans la cave.»

Le rapport des Évaluations énergétiques du Québec recommandait quelques travaux d'isolation, essentiellement à la cave de service et au grenier.

M. Rancourt a fait appel à Isolation Saint-Luc, qui a commencé par faire gicler de la mousse d'uréthane de soya sur les murs de béton de la cave. «Les deux murs extérieurs ont été totalement recouverts, avec une prolongation de quelques pieds sur les murs mitoyens, pour empêcher un pont thermique», explique le président Mario Bélanger. Un film plastique certifié pare-vapeur (ou polythène) a été étendu sur la terre par le propriétaire.

Photo: François Roy, La Presse

Le polythène sur le sol de cette cave de service a été soigneusement découpé autour du pilier, et remonte un peu sur celui-ci. Les sections de plastique sont jointes avec du ruban rouge 3 M conçu pour les pare-vapeur.

Vieille toiture, décision rationnelle

«Les matériaux isolants n'existaient pas au moment de la construction, et les constructeurs créaient une zone tampon en faisant un faux plafond dans le grenier, explique Mario Bélanger. Les entrepreneurs contemporains commettent fréquemment l'erreur d'isoler par-dessus ce faux plafond. Mais l'isolant doit toujours être appliqué près de la partie chaude, donc le plus près possible du plafond.»

Les techniciens d'Isolation Saint-Luc sont donc montés sur le faux plafond du grenier pour souffler la cellulose directement sur le plafond du dernier étage, à travers des trous.

Il n'y a pas de pare-vapeur dans ce système. «Il faut vivre avec cette imperfection, commente M. Bélanger. On considère que les couches de peinture accumulées au fil des ans procurent une certaine étanchéité à la vapeur. Car il serait peu écologique de détruire les bons matériaux du plafond et d'installer le pare-vapeur idéal, pour aller chercher un petit gain. De plus, nous avons amélioré les fonctions pare-vapeur et pare-air en scellant à la mousse d'uréthane les endroits où l'enveloppe était percée: ventilateur de la salle de bains, boîte électrique, évent de plomberie, etc.»

La facture d'Isolation Saint-Luc: 2400$. Les deux évaluations d'EEQ ont coûté 169,26$, au lieu de 449,95$, grâce à l'aide provinciale. Total des coûts: 2569,26$.

Quelques semaines après la fin des travaux, M. Rancourt a reçu un chèque de 811$ du gouvernement fédéral (programme écoÉNERGIE de Ressources naturelles Canada) et un autre de 1954$ du provincial (programme Rénoclimat de l'Agence d'efficacité énergétique), pour un total de 2765$. Il est à noter que l'aide fédérale est maintenant abolie (depuis le 1er avril 2010, un an plus tôt que prévu). Quant au soutien provincial, il serait probablement de valeur semblable, dit Isabelle Saucier, mais il se calcule maintenant en fonction des travaux effectués et non de la cote énergétique.

Photo: François Roy, La Presse

Un horizon de cellulose soufflé par Isolation Saint-Luc dans ce grenier de 18 pouces à quatre pieds de hauteur.