Comme des millions d'Américains, Barack Obama a commémoré vendredi le 14e anniversaire des attentats du 11-Septembre, dans un pays où domine le sentiment que si la menace a évolué, elle n'a pas - tant s'en faut - disparu.

Entourés de nombreux collaborateurs, au premier rang desquels Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale, le président américain a observé une minute de silence dans les jardins de la Maison-Blanche à 8 h 46, heure à laquelle le premier avion de ligne détourné a percuté l'une des deux tours du World Trade Center (WTC) new-yorkais.

Les attentats du 11 septembre 2001 ont fait près de 3000 morts aux États-Unis, dont une immense majorité à Manhattan.

«Quatorze ans près les attaques terroristes du 11 septembre, nous honorons ceux que nous avons perdu. Nous saluons ceux qui servent leur pays pour garantir notre sécurité. Nous sommes plus forts que jamais», a souligné M. Obama sur Twitter, dans une allusion aux défis auxquels les États-Unis sont confrontés.

Le 10 septembre 2014, le président américain annonçait la mise en place d'une vaste coalition internationale et promettait de frapper les djihadistes ultra-radicaux du groupe armé État islamique «où qu'ils soient», en Syrie comme en Irak. Un an et des milliers de raids aériens plus tard, le bilan est mitigé. Et l'exécutif américain répète à l'envi que le combat sera long.

M. Obama devait se rendre vendredi après-midi sur la base de Fort Meade, dans le Maryland, pour y rencontrer des militaires et leurs familles.

Si le FBI n'a pas décelé de menace «spécifique et crédible» pour ce jour anniversaire, les responsables américains multiplient plus largement les mises en garde. Dernière illustration en date de ces inquiétudes : la crainte de voir arriver des djihadistes sur le territoire américain explique - en partie - la réticence des États-Unis à accueillir un nombre important de réfugiés syriens.

«À bien des égards, nous faisons face à une plus grande probabilité d'attentats que ce que nous avons vu depuis des années», soulignait en début de semaine le chef de la police de New York Bill Bratton.

«La même idéologie qui a poussé des terroristes à envoyer des avions s'écraser contre des immeubles entraîne une nouvelle génération d'extrémistes islamistes. La forme du combat a changé, mais la menace n'en est pas moins réelle», estime l'élu républicain du Texas Mac Thornberry.

«Le pire et le meilleur»

Pour le sénateur républicain Ted Cruz, en lice pour l'élection présidentielle de 2016 et farouche opposant à la politique étrangère de M. Obama, cette commémoration doit aussi être l'occasion de proposer une nouvelle stratégie.

«Les faits sont là : aujourd'hui, nous sommes de nouveau confrontés à la menace d'islamistes radicaux qui ont peut-être changé de nom ou d'affiliation, mais dont la détermination à affaiblir et à détruire l'Occident est intacte», a-t-il lancé.

Au Pentagone, le ministre de la Défense Ashton Carter a déposé une couronne de fleurs blanches devant l'endroit percuté par un avion de ligne détourné par des membres d'Al-Qaïda. À l'endroit de l'impact, sur la façade extérieure du Pentagone, un immense drapeau américain flottait.

À Shanksville, en Pennsylvanie, un musée et un vaste mémorial ont été inaugurés jeudi. C'est là qu'un Boeing 757 s'était écrasé, après que des passagers du vol 93 de United Airlines eurent empêché les pirates de l'air d'Al-Qaïda de précipiter l'avion sur sa cible présumée, le Capitole à Washington.

À New York, une cérémonie a eu lieu sur la place du mémorial national du 11-Septembre, inaugurée en 2011 à l'endroit où s'élevaient les deux tours, en présence du maire de la ville Bill de Blasio et de ses prédécesseurs Rudolph Giuliani et Michael Bloomberg.

Après une minute de silence, a débuté la lecture par ordre alphabétique du nom des 2983 victimes des attentats de 2001 et de 1993 contre le WTC.

«Les Américains ont vu le pire de l'humanité dans les attaques du 11-Septembre, mais ils ont aussi vu le meilleur de notre pays au lendemain de cette tragédie. Nous ne devrions jamais oublier ni l'un ni l'autre», a souligné Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine du Sénat américain.