La sécurité a été renforcée à l'ambassade américaine de Bagdad, en Irak, et certains employés ont été évacués de la capitale alors que celle-ci était menacée par l'avance des insurgés de l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL), a annoncé dimanche une porte-parole du département d'État.

Selon Jen Psaki, la majorité du personnel demeurera en place alors que certaines régions du pays sont dans une situation instable et succombent à la violence. L'ambassade, située dans la Zone verte de Bagdad, compte environ 5000 employés, ce qui en fait la plus importante représentation diplomatique des États-Unis sur la planète.

De son côté, un porte-parole du Pentagone a précisé qu'un «petit nombre» de membres des forces armées aidaient à protéger les installations du département d'État à Bagdad, avant d'ajouter que les employés étaient évacués par avions commerciaux, nolisés et appartenant du département. Mais, a-t-il aussi dit, l'armée américaine a des «moyens de transport militaires» disponibles en cas de besoin. Environ 150 marines auraient été déployés pour aider à la sécurité et seraient déjà sur place.

Des militants de l'EIIL se sont emparés de vastes parts de territoire au nord de Bagdad. Leur avance vers la capitale irakienne a provoqué un renforcement de la sécurité dans cette ville de sept millions d'habitants.

Le secrétaire américain de la Défense Chuck Hagel a ordonné que le porte-avion USS George H.W. Bush se positionne dans le golfe Persique, alors que le président Barack Obama évalue ses options pour l'Irak, bien qu'il ait rejeté la possibilité de ramener des troupes au sol. Pour le contre-amiral John Kirby, cela donnera plus flexibilité à M. Obama si des actions militaires étaient nécessaires pour protéger les citoyens et les intérêts américains dans le pays.

En plus du porte-avions, Washington a déployé le croiseur lance-missiles USS Philippine Sea et le destroyer lance-missiles USS Truxtun, tous deux équipés de missiles Tomahawk capables d'atteindre l'Irak.

Plus tôt, dimanche, le sénateur républicain Lindsey Graham a déclaré que le premier ministre Nouri al-Maliki était incapable de garder le contrôle de son pays, et qu'une alliance entre les États-Unis et l'Iran pourrait s'avérer nécessaire pour ce faire.

M. Graham, un membre du Comité sénatorial des Forces armées, a confié qu'un partenariat entre Washington et Téhéran, son ennemi de longue date, le rendait mal à l'aise, mais a fait état d'une ressemblance avec la collaboration entre les États-Unis et l'Union soviétique de Joseph Staline contre Adolf Hitler durant la Deuxième Guerre mondiale. Selon lui, les États-Unis doivent faire ce qui est nécessaire pour éviter que Bagdad ne soit prise par les insurgés. L'Iran dit n'avoir aucun intérêt à ce que son voisin soit déstabilisé.