Première fausse note à 11 jours de l'investiture de Barack Obama : un pasteur qui devait conduire une prière pendant la cérémonie a dû se retirer jeudi après la publication par un site internet de gauche d'un sermon homophobe, prononcé dans les années 1990.

«À cause d'un de mes messages d'il y a 15 ou 20 ans qui vient de refaire surface, il est probable que ma participation et la prière que je conduirais seraient éclipsées par ceux qui veulent faire de leurs idées le point central de l'investiture», a déclaré Louie Giglio, pasteur d'une église d'Atlanta (Géorgie), dans une lettre à la Maison-Blanche jeudi, sans toutefois formuler d'excuses.

Les organisateurs de l'investiture ont expliqué jeudi qu'ils ignoraient au moment de sa sélection les propos du pasteur, qui ne «reflètent pas notre désir de célébrer la force et la diversité de notre pays».

Le site de gauche ThinkProgress a retrouvé mercredi sur un site religieux un enregistrement audio du sermon en cause, que le pasteur consacre à «la réponse chrétienne à l'homosexualité».

Dénonçant le «programme agressif» du «mouvement homosexuel» et rappelant que les homosexuels sont voués à l'enfer, Louie Giglio expliquait que le mouvement visait à faire accepter le «mode de vie homosexuel en tant que norme dans notre société, et à qui la même valeur serait donnée qu'aux autres modes de vie», selon la retranscription du site.

Il renvoyait aussi ses fidèles au passage de l'Ancien Testament, Lévitique 20:30, qui prévoit la punition de mort pour «l'homme qui couche avec un homme».

«La seule façon de sortir du mode de vie homosexuel, la seule façon de sortir d'une relation qui dure depuis des années, c'est le pouvoir de guérison de Jésus», disait-il alors.

Le comité précise que la sélection initiale du pasteur Giglio, annoncée mardi, avait été décidée en grande partie car l'homme d'Église est très impliqué dans la lutte contre le trafic d'êtres humains dans le monde. Il avait récemment réuni 60 000 jeunes dans une grande journée de prière contre l'esclavage moderne en Géorgie.

En 2009, le choix du pasteur Rick Warren pour la première investiture de Barack Obama avait lui aussi provoqué la colère des associations gaies et lesbiennes américaines. Mais le président élu avait alors défendu son choix.