Des sénateurs américains ont demandé mardi que les caméras de télévision soient autorisées à la Cour suprême des États-Unis, avec l'espoir que les audiences prévues en mars sur la réforme-clé de la santé d'Obama soient télévisées.

La plus haute juridiction du pays n'autorise pas les retransmissions radio et télédiffusées, à la différence de nombreux tribunaux américains où des procès célèbres, comme celui de O.J. Simpson ou récemment du médecin de Michael Jackson, ont pu être suivis sur les petits écrans.

«Ultime arbitre de la constitutionnalité» des lois, la Cour suprême, qui diffuse uniquement les retranscriptions et les enregistrements audio des débats après les audiences, «décide des sujets les plus sensibles et souvent les plus controversés de notre temps», a déclaré le sénateur démocrate Richard Durbin.

Présentant devant la commission judiciaire du Sénat la proposition de loi qu'il a déposée lundi avec le républicain Chuck Grassley, M. Durbin a déploré que «la cour la plus puissante de notre pays soit inaccessible et mystérieuse» à part pour «quelques privilégiés».

«62% des Américains estiment savoir trop peu de choses sur le travail de la Cour suprême», a renchéri le sénateur Grassley.

Il a écrit au président de la Cour John Roberts, l'exhortant à autoriser les caméras pour les débats sur la constitutionnalité de la loi sur la couverture maladie. Cette réforme, chère au président Barack Obama, «est l'exemple parfait de la raison pour laquelle la Cour suprême doit téléviser ses débats», car il touche aux pouvoirs du gouvernement fédéral, a estimé M. Grassley.

«Il n'y a absolument rien que j'aimerais plus que regarder les débats de la Cour suprême à la télévision, ce serait le plus beau cadeau de Noël que je puisse recevoir», a déclaré le sénateur républicain Mike Lee, mais «je pense que la Cour suprême est tout à fait habilitée à déterminer comment elle fonctionne» et doit «avoir le dernier mot» dans ce débat.

En raison de «la doctrine de la séparation des pouvoirs», «cette loi serait anticonstitutionnelle», a observé Maureen Mahoney, éminente avocate plaidant devant la haute juridiction, car «ce serait après tout une tentative de dépouiller la Cour de son autorité historique».