Le flot de nouvelles sur l'épidémie de grippe A (H1N1) a pris un tournant hollywoodien, hier, quand la Maison-Blanche a révélé qu'un membre de la délégation du président Obama était peut-être infecté par le virus.

Le fonctionnaire, dont l'identité n'a pas été révélée, a voyagé au Mexique avec le président le mois dernier. L'homme n'a pas voyagé à bord d'Air Force One, l'avion présidentiel, mais était présent à un souper d'affaires où se trouvait M. Obama. Il ne se serait toutefois pas approché de ce dernier.

 

«On lui a demandé précisément s'il s'est approché à un moment ou à un autre à moins de deux mètres du président, et la réponse a été non», a dit le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs.

Depuis, l'employé est tombé malade, et a transmis la grippe à trois membres de sa famille. Ils ont souffert de symptômes «légers» ou «modérés», et sont aujourd'hui rétablis, a dit la Maison-Blanche.

M. Gibbs a souligné qu'il était «hautement, hautement, hautement improbable» que l'employé ait infecté un autre membre de la délégation.

Aux États-Unis, hier, les autorités ont fait état de 114 cas d'infection à la grippe A (H1N1), répartis dans 12 États. La veille, on dénombrait 91 cas, dans 10 États.

La Dre Anne Schuchat, responsable des centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC), a affirmé que la distribution d'antiviraux Tamiflu et Relenza avait commencé dans les États touchés, ajoutant que «les tests en laboratoire sur les virus montrent que jusqu'à présent, ils sont vulnérables aux médicaments que nous possédons».

Hier, les écoles du district de Fort Worth, au Texas, ont été fermées par mesure préventive. Les quelque 80 000 élèves du district ne reprendront les cours que le 11 mai. Il s'agit de la première fermeture d'écoles à grande échelle à survenir aux États-Unis depuis le début de l'épidémie.

Par ailleurs, la secrétaire à la Santé Kathleen Sebelius a annoncé que les États-Unis vont acheter 13 millions de traitements antiviraux pour reconstituer leurs stocks stratégiques et distribuer 400 000 de ces médicaments au Mexique.

Le ministère de la Santé (HHS) compte dans ses stocks stratégiques environ 50 millions de traitements antiviraux auxquels s'ajoutent 23 millions de traitements antiviraux détenus par les États.

Joe Biden dans le pétrin

Plus tôt dans la journée, le vice-président Joe Biden a causé une petite commotion en déclarant, en entrevue à l'émission matinale de NBC, le Today Show, qu'il ne prendrait pas lui-même le train ou l'avion, histoire de minimiser les risques qu'il attrape la grippe.

«Je n'irais pas dans des endroits fermés présentement. Je l'ai déconseillé à ma famille. C'est seulement mon opinion. Je suggère aussi de ne pas prendre le métro.»

Un très bon conseil... qui va à l'encontre de l'appel au calme lancé quotidiennement par la Maison-Blanche, et répété régulièrement par le président Obama.

Inondée d'appels, l'attachée de presse de M. Biden, Elizabeth Alexander, a fait savoir que son patron «a voulu donner le même conseil que donne l'administration: évitez les voyages non essentiels au Mexique, et évitez de prendre l'avion ou le métro si vous avez la grippe.»

Le hic, c'est que M. Biden ne faisait pas référence aux gens grippés, mais bien à la population en général.

Dans un texte humoristique, l'Associated Press a rappelé que le vice-président Biden a la réputation de «se mettre les pieds dans le plat», ce qu'il n'a pas fait durant les 100 premiers jours de la présidence de Barack Obama.

«Eh bien, a noté le service de presse, M. Biden a attendu le 101e journée pour faire sa première gaffe.»