Le président élu Barack Obama n'exclut pas de poursuivre en justice des responsables de l'administration du président George W. Bush qui auraient commis des abus dans la guerre contre le terrorisme, soulignant que nul n'est «au-dessus de la loi».

«Nous sommes toujours en train d'évaluer la manière dont nous allons aborder tout ce qui concerne les interrogatoires, les détentions, etc», a déclaré le président élu dans une interview à la chaîne de télévision ABC diffusée dimanche.«Nous allons bien sûr voir ce qui a été fait par le passé et je ne crois pas que qui que ce soit soit au-dessus de la loi», a souligné M. Obama, qui deviendra le 44e président des Etats-Unis le 20 janvier.

Des organisations de défense des droits de l'homme et des droits civiques réclament des poursuites judiciaires contre des responsables de l'administration Bush qu'ils accusent d'avoir donné leur blanc seing à des détentions illégales ou à la torture de prisonniers soupçonnés d'activités terroristes.

M. Obama a toutefois souligné qu'il préférerait aller de l'avant plutôt que de se pencher sur le passé.

«Mais cela ne veut pas dire que si quelqu'un a clairement violé la loi, il soit au-dessus de la loi», a insisté le président élu.

Il a notamment critiqué le vice-président Dick Cheney, qui continue de défendre des méthodes d'interrogatoire, comme la simulation de noyade, assimilées généralement à de la torture.

«Le vice-président Dick Cheney, je crois, continue de défendre ce qu'il qualifie de méthodes ou procédures extraordinaires en matière d'interrogatoire alors qu'à mon sens la simulation de noyade est de la torture», a dit M. Obama.

Pour autant, le président élu compte laisser le soin à son futur ministre de la Justice de décider ou non de poursuites.

«Mais de manière générale, je pense que quand il s'agit de la sécurité nationale, nous devons plutôt essayer de bien faire les choses à l'avenir, plutôt que de nous pencher sur ce qui a été mal fait par le passé», a-t-il ajouté.