Le parcours de Debo Adegbile n'est pas sans faire penser à celui de Barack Obama. Né à New York d'un père nigérian et d'une mère irlandaise, il a été élevé dans un foyer monoparental avant de faire des études à la faculté de droit de l'université de New York et d'entreprendre une carrière juridique qui l'a conduit à plaider devant la Cour suprême des États-Unis.

Adegbile semblait être bien qualifié pour prendre la tête de la division des droits civiques du ministère de la Justice américain, un poste où l'avait nommé le président. Mais sept sénateurs démocrates se sont joints hier à tous les sénateurs républicains afin de bloquer sa nomination, un vote qu'Obama a qualifié de «parodie».

Et pourquoi ces démocrates ont-il voté contre la nomination d'Adegbile? En grande partie parce qu'il a déjà représenté, au nom de la NAACP, Mumia Abu Jamal, condamné à mort en 1981 pour le meurtre d'un policier de Philadelphie. Abu Jamal, qui a des partisans ardents partout dans le monde et des opposants féroces parmi les corps policiers américains, a toujours clamé son innocence.

Mais ne peut-on pas croire à la culpabilité d'Abu Jamal tout en lui reconnaissant le droit d'être défendu par un avocat? Voici la liste des sénateurs démocrates qui ont semblé  répondre non à cette question hier : Joe Donnelly (Indiana), Heidi Heitkamp (Dakota-du-Nord), Joe Manchin (Virginie occidentale), Mark Pryor (Arkansas), John Walsh (Montana), Chris Coons (Delaware) et Bob Casey (Pennsylvanie).

Le sénateur Coons a dit ne pas douter des qualifications d'Adegbile mais ne pas pouvoir voter pour lui en raison de l'opposition de plusieurs policiers à sa nomination.

Le chef de la majorité démocrate Harry Reid a également voté contre la nomination d'Adegbile pour un motif de procédure. En votant contre, il se donne la chance de la soumettre à un nouveau vote.