Un responsable iranien a affirmé samedi que des sociétés européennes avaient entamé des discussions pour intégrer l'Iran au projet de gazoduc européen et turc Nabucco, qui vise à réduire la dépendance gazière de l'Europe vis-à-vis de la Russie, a rapporté samedi l'agence Mehr.

«Certaines sociétés européennes ont entamé des discussions non-officielles pour amener l'Iran à se joindre au gazoduc», a déclaré le directeur général de la Société nationale iranienne d'exportation de gaz, Reza Kasaideh, cité par Mehr.

Il n'a pas donné plus de précision.

Le projet européen et turc Nabucco prévoit la construction d'un gazoduc de 3.300 km de gaz qui permettrait d'acheminer en Europe du gaz d'Asie centrale et du Moyen-Orient, tout en contournant la Russie.

Certains observateurs estiment que, pour être rentable, le gazoduc ne pourra faire l'impasse sur le gaz iranien, la République islamique renfermant les deuxièmes réserves au monde. Mais Téhéran est aussi sous le coup de sanctions internationales du fait de ses programmes nucléaires.

Bien qu'il importe du gaz pour ses besoins intérieurs, l'Iran a plusieurs fois répété que sans ses réserves, le projet Nabucco était condamné à l'échec.

L'Iran importe 25 millions de mètres cubes par jour de gaz turkmène, et compte porter dans les prochains mois ce volume à 33 millions. Dans le même temps, l'Iran exporte du gaz en Turquie.

La construction du gazoduc Nabucco doit être achevée en 2014. Le projet regroupe pour l'heure les groupes allemand RWE et autrichien OMV, ainsi que les sociétés nationales Botas (Turquie), Bulgargaz (Bulgarie), MOL (Hongrie) et Transgaz (Roumanie).