La police a dispersé jeudi des centaines de militants du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), opposés au putsch du 6 août en Mauritanie, qui ont tenté d'organiser une marche dans les rues de Nouakchott, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes et des matraques. Selon le FNDD, plusieurs manifestants ont été blessés.

La police avait verrouillé le quartier d'où la marche devait partir et a réussi à limiter les entrées des militants dans la zone.

Les dirigeants du Front qui ont conduit la marche ont été vite coupés de leurs arrières par les forces de l'ordre, les laissant marcher seuls sur près de 500 mètres et dispersant les autres.

A plusieurs reprises, les organisateurs ont essayé en vain de susciter des actions par petits groupes, mais la police a riposté à chaque fois avec force.

«Nous avons réussi malgré tout à prouver qu'il est impossible d'empêcher le peuple de dire +non+ à la dictature et à la mascarade électorale programmée par la junte, nous allons continuer», a affirmé à l'AFP le porte-parole du Front Mohamed Ould Moloud.

«Les autorités putschistes ont défié la légalité et la morale en s'attaquant au président de l'assemblée nationale (Messaoud Ould Boulkheir), aux présidents de partis politiques, à des députés dans le cadre d'une marche pacifique, elles sont tenues responsables de ces actes et de leurs conséquences», a-t-il encore affirmé.

M. Ould Moloud a enfin accusé le pouvoir militaire de «vouloir la confrontation au lieu du dialogue constructif». Mais «notre combat ne faiblira pas et notre détermination à faire échouer le fait accompli en sort renforcée», a-t-il assuré.

Depuis plusieurs mois, les autorités refusent toute manifestation de rue pour des raisons de sécurité mais elles autorisent les meetings comme celui tenu mercredi par le parti de l'opposant Ahmed Ould Daddah qui a rejoint le FNDD dans sa lutte contre le pouvoir militaire après avoir soutenu le putsch et ses objectifs.