Le gouvernement canadien souhaite conclure toutes les études d'impacts de l'élimination des carburants lourds dans l'Arctique avant de signer un accord international prévoyant leur interdiction.

Cela fait maintenant 16 mois que le premier ministre Justin Trudeau et le président américain de l'époque, Barack Obama, ont accepté le principe de réduire graduellement l'utilisation de carburants lourds (mazout ou fioul) pour faire tourner les moteurs des navires qui traversent l'océan Arctique.

Dans une tournure inattendue, l'administration de Donald Trump a honoré l'engagement du président démocrate, et proposé l'été dernier, avec sept autres pays, que l'Organisation maritime internationale interdise d'ici 2021 l'utilisation de carburants lourds dans l'Arctique.

Mais le Canada a demandé un délai afin de conclure ses études sur les impacts d'une telle interdiction.

Andrew Dumbrille, spécialiste du transport maritime durable à la section canadienne du Fonds mondial pour la nature (WWF), soutient que le gouvernement semble s'être croisé les bras depuis l'entente Trudeau-Obama de décembre 2016, et il estime que le Canada traîne maintenant de la patte dans ce dossier.

Selon M. Dumbrille, ce mazout lourd, résidu de la distillation de l'essence, demeure le carburant le plus sale de la planète, et celui qui provoque le plus de dégâts en cas de déversement. Aussi responsable de plus de pollution de l'air et d'émissions de gaz à effet de serre que tout autre carburant, ce fioul a déjà été banni de l'Antarctique en 2011, rappelle-t-il.

Des écologistes proposent que ce carburant lourd soit remplacé par du gaz naturel liquéfié.