L'organisation écologiste Greenpeace a dénoncé samedi l'accord entre le groupe pétrolier britannique BP et le russe Rosneft pour l'exploitation d'énormes gisements d'hydrocarbures en Arctique, estimant qu'il menaçait une zone extrêmement fragile sur le plan environnemental.

«L'Arctique est l'espace le plus fragile dans le monde pour y faire de l'exploration pétrolière et rien ne dit que BP a su tirer les leçons» de la marée noire du Golfe du Mexique provoquée l'an dernier par l'explosion d'une ses plateformes, a souligné Ben Stewart, un porte-parole de Greenpeace à Londres.

«Toute compagnie qui effectue des forages dans cette zone ne peut prétendre se comporter de manière responsable sur le plan environnemental», a-t-il ajouté. «Une marée noire dans les eaux froides de l'Arctique aurait des conséquences catastrophiques et serait très difficile à juguler».

«BP est la dernière entreprise qui devrait opérer dans ce secteur», a encore jugé le porte-parole, affirmant que c'était «pour cela que les autorités du Groenland avaient refusé de lui accorder une concession l'an dernier».

Le pétrolier britannique avait pour sa part indiqué cet été ne pas avoir «participé à l'appel d'offres» lancé par le Groenland pour l'attribution de licences d'exploration pétrolière, mais sans commenter les motifs de sa décision.

BP et le groupe public russe Rosneft ont annoncé vendredi un accord qui prévoit une coopération entre le britannique et le premier producteur d'hydrocarbures de Russie, en vue de prospecter et d'exploiter une zone qui présenterait des ressources comparables à la mer du Nord britannique.

«Nous avons tiré de grandes leçons de ce qui s'est passé l'an dernier et nous les mettrons en pratique dans tout ce que nous ferons», a assuré un porte-parole de BP, interrogé samedi par l'AFP.

«Nous travaillerons de la manière la plus sure pour l'environnement», a-t-il affirmé.