Trois municipalités du Centre-du-Québec ont récemment installé un dispositif d'enlèvement du manganèse de l'eau potable, dans la foulée de l'étude montrant que ce métal peut inhiber le développement des enfants.

Cette étude montréalaise, publiée hier dans la revue Environmental Health Perspectives, montre que les effets sur le quotient intellectuel surviennent bien avant la limite de 300 microgrammes par litre jugée sécuritaire par l'Organisation mondiale de la santé. Les enfants buvant une eau ayant 225 microgrammes par litre de manganèse avaient un QI 6,2 points moins élevé que les enfants buvant une eau ne comportant presque pas de manganèse.

«Nous avons fait des réunions avec les chercheurs et la population dans les villes où a été faite l'étude», indique René Veillette, de l'Agence de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches. «Deux des trois villes ont choisi d'installer des équipements d'enlèvement du manganèse.» Une autre municipalité, du Centre-du-Québec, a aussi installé un tel appareil, selon René Lord de l'ASSS de Trois-Rivières et du Centre-du-Québec.

Mais l'une des trois municipalités avait déjà l'intention d'installer l'équipement d'enlèvement du manganèse. «Pour nous, c'était une question esthétique», explique Pierre Routhier, inspecteur à la Ville de Sainte-Agathe-de-Lotbinière. «Depuis qu'on met du chlore dans l'eau, le manganèse tache les vêtements. Ça n'a pas rapport avec l'étude.» L'appareil de Sainte-Agathe-de-Lotbinière a coûté 55 000$ et a permis de réduire de 2200 à 450 microgrammes par litre la quantité de manganèse dissous.

Santé Canada a d'ailleurs un objectif «organoleptique» de 50 microgrammes de manganèse par litre d'eau potable.