Le groupe d'énergie public suédois Vattenfall a lancé jeudi en Allemagne un projet pilote d'absorption par des algues du dioxyde de carbone émis par les centrales au charbon, une des voies explorées pour rendre cette technologie moins polluante.

Le projet est réalisé par Vattenfall Europe, filiale allemande de Vattenfall, et repose sur la transformation par des micro-algues du CO2 en biomasse, elle-même réutilisable. Son coût de 2 millions d'euros sera financé à parité par la société et par l'Union européenne (UE).

«Les micro-algues utilisent le CO2 nocif pour le climat et le transforment en précieuse biomasse», explique dans un communiqué Hartmuth Zeiss, patron de la division minière de Vattenfall Europe. Des expériences semblables sont déjà en cours, notamment aux Etats-Unis, où elles ont réduit de 85% les émissions de C02.

Vattenfall Europe va réaliser le projet dans sa centrale de Senftenberg (est), non loin de la frontière polonaise, une région sinistrée économiquement et très marquée par son passé industriel du temps de la RDA.

Les émissions de la centrale seront pompées et injectées dans un bouillon d'algues réparti dans de gigantesques cuves en plastique.

«L'objectif est de trouver quel type d'algues marche avec la poussière de lignite, et l'intérêt économique de cette manière de réduire les émissions», a expliqué à l'AFP Axel Happe, porte-parole des activités minières de Vattenfall. Le pilote est prévu pour durer jusqu'à octobre 2011. La société publiera fin 2011 les premiers résultats.

La biomasse produite par les algues peut être utilisée pour produire du biodiesel, alimenter des centrales au gaz, ou encore comme ingrédient pour de la nourriture pour poissons, a indiqué M. Happe.

En Allemagne, le charbon représente encore une bonne moitié de la production d'électricité, et les groupes d'énergie ont plusieurs projets de centrales au charbon dans les tiroirs, sur fond d'incertitude quant à l'avenir des centrales nucléaires. Ce secteur doit toutefois relever le défi du changement climatique et réduire ses émissions de CO2 pour avoir un avenir.