Un groupe de travail fédéral devra d'ici la fin de l'année déterminer comment le gouvernement peut aider les milliers de travailleurs du secteur du charbon à trouver du travail, selon l'initiative d'Ottawa pour accélérer l'élimination graduelle des centrales au charbon qui produisent de l'électricité.

La fin annoncée des centrales alimentées au charbon d'ici 2030 devrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 16 millions de tonnes - l'équivalent des émissions annuelles de quatre millions de voitures - mais aussi mettre au chômage de 3000 à 3500 travailleurs des mines.

L'Alberta, où il y a quatre centrales au charbon, devrait perdre le plus d'emplois. La Saskatchewan et la Nouvelle-Écosse seront aussi particulièrement touchées.

Mais l'impact risque de se faire ressentir bien au-delà des travailleurs des mines: la ministre du Travail, Patty Hajdu, a appris l'an dernier que plus de 42 000 personnes étaient employées directement ou indirectement par le secteur du charbon - et une «partie importante» d'entre eux serait affectée par l'élimination graduelle des centrales.

La ministre de l'Environnement, Catherine McKenna, qui est responsable du dossier, a promis vendredi de créer un groupe de travail qui sera responsable de trouver une façon de réaffecter les travailleurs dans d'autres secteurs de l'économie pour faire une «transition équitable pour les travailleurs du charbon et les communautés.»

Le comité formé de neuf personnes doit commencer ses activités en mars et il aura neuf mois pour rédiger un rapport final, selon les détails dévoilés en ligne.

La Presse canadienne a obtenu en vertu de la Loi sur l'accès à l'information des notes préparées pour la ministre Patty Hajdu, qui abordaient cet enjeu. Le Congrès du travail du Canada avait souligné dans celles-ci que le gouvernement parlait souvent d'aider les travailleurs affectés par les changements économiques, mais que ces déclarations «se traduisaient rarement en pratique».

L'annonce d'un comité fédéral - semblable à ce qui se fait en Alberta - a été faite le même jour où les libéraux ont annoncé leurs directives préliminaires pour accélérer l'élimination graduelle des centrales au gaz naturel et au charbon qui avait été reconverties pour utiliser du gaz naturel.

Le gouvernement fédéral estime que sa politique pour éliminer graduellement les centrales au gaz naturel et au charbon lui coûteront plus de 2,2 milliards, mais selon lui, cette politique lui permettra d'économiser 4,9 milliards en soins de santé.

Les trois quarts de la facture de 2,2 milliards reviendront à la Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, qui ne devaient pas éliminer les centrales au charbon avant 2040, au plus tôt.

Les centrales au charbon sont responsables de près des trois quarts des émissions de gaz à effets de serre du secteur de l'électricité au pays, même s'ils ne produisent qu'environ 11 % de l'offre.

L'annonce a été applaudie par les groupes environnementaux, qui ont toutefois souligné la nécessité d'aller plus loin pour limiter l'utilisation des centrales au gaz naturel.

Binnu Jeyakumar, un directeur à l'Institut Pembina a proposé d'imposer le système de tarification du carbone aux centrales au gaz naturel «pour s'assurer que le marché fournisse un terrain de jeu équitable.»

L'Association canadienne de l'électricité a déploré dans un communiqué que les nouvelles réglementations ajoutent une autre couche de paperasse dans le secteur, ce qui pourrait se refléter sur les prix au pays.