Le gouvernement Trudeau aurait convaincu l'administration Trump d'étudier la possibilité de soutenir une initiative liée à la lutte aux changements climatiques qu'il souhaite mettre en évidence au prochain sommet du G7, a appris La Presse canadienne.

La prochaine réunion des leaders du G7, prévue en juin 2018 dans un centre de villégiature de La Malbaie, marquera aussi la première visite officielle du président américain Donald Trump au Canada.

Donald Trump a démontré un certain mépris pour les regroupements internationaux multilatéraux, dénigrant notamment l'OTAN, annonçant son intention de sortir son pays de l'Accord de Paris sur le climat et déchirant des ententes commerciales comme le Partenariat transpacifique qui rassemblait 12 pays.

Toutefois, lorsqu'il s'agit du groupe des sept grandes démocraties - complété par l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et le Japon - Donald Trump s'implique et il souhaite que le sommet de Charlevoix soit un succès.

Selon le sous-ministre responsable du G7, Peter Boehm, le président américain a hâte d'y être et veut que le sommet soit une réussite. Justin Trudeau a officiellement lancé la présidence canadienne du G7, jeudi, par un événement en direct sur le réseau social Facebook. Il a déclaré vouloir mettre le thème de la protection des océans au coeur de son programme.

D'après Peter Boehm, qui s'est entretenu avec La Presse canadienne jeudi, l'administration Trump aurait donné son accord à l'élaboration du thème dans les rencontres préparatoires au sommet en début d'année 2018.

Les États-Unis ont accepté d'aborder le sujet, selon M. Boehm, parce que la discussion doit porter sur les mesures pour protéger et renforcer les régions côtières dévastées par des catastrophes naturelles ou qui font face à de futures menaces.

«Je pense que c'est pertinent. Je sais que les gens à qui j'ai parlé - et je n'ai pas parlé au président à ce sujet - ont de l'intérêt pour faire de cet enjeu l'un de nos thèmes», a commenté le sous-ministre.

Les États-Unis ont subi les ravages de la plus récente saison de tempêtes tropicales, alors que des ouragans ont dévasté des régions du Texas, de la Floride et de Porto Rico.

Peter Boehm affirme qu'il est trop tôt pour déterminer si le voyage de Donald Trump pourrait être prolongé pour ajouter à l'horaire des discussions bilatérales avec le Canada. Justin Trudeau a déjà fait plusieurs visites à Washington, mais le président américain n'a toujours pas mis le pied au nord de la frontière.

Si l'égalité des sexes et l'autonomie des femmes vont demeurer les thèmes centraux du prochain sommet du G7, Justin Trudeau a annoncé jeudi que la croissance économique, les emplois d'avenir, les changements climatiques, l'énergie propre et les enjeux de sécurité vont aussi faire partie des discussions.

Le G7 est un groupe fondé sur le consensus, mais l'organisation s'est retrouvée profondément divisée, l'an dernier en Italie, avec l'arrivée de Donald Trump.

Une rupture s'est faite lorsque les États-Unis se sont distanciés sur la question des changements climatiques, ce qui a fait surgir le surnom de «G6 plus 1».