D'influents sénateurs démocrates ont annoncé jeudi qu'ils souhaitaient légiférer sur le réchauffement climatique dès le début de 2009, soulignant que l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis représentait une «révolution» dans la bataille environnementale.

Cette annonce est intervenue deux jours après des déclarations du président élu, promettant de «s'engager énergiquement» sur cette question, un virage à 180 degrés avec la politique en la matière du gouvernement de George W. Bush.

«C'est le moment de s'y mettre», a déclaré la sénatrice démocrate Barbara Boxer, promettant de relever le défi de Barack Obama de combattre le réchauffement et de créer des millions d'«emplois verts» dans une économie chancelante.

Mme Boxer, présidente de la commission du Sénat pour l'environnement, a assuré que la loi serait conforme aux promesses de campagne de M. Obama de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.

La sénatrice de Californie (ouest) a indiqué qu'une loi, présentée dès janvier, serait destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre en consacrant jusqu'à 15 milliards de dollars par an pour développer les énergies propres et les biocarburants.

Un autre texte vise à instaurer un système de rachat de quotas d'émissions de CO2, via l'Agence américaine de protection de l'environnement.

«Au lieu du déni, nous aurons la détermination, au lieu des tergiversations, nous aurons l'action. Au lieu d'écouter la voix de l'inerte statu quo, notre commission entend la voix de notre président élu», a dit Mme Boxer.

«Nous sommes face à une révolution», a ajouté la sénatrice, qui estime que l'élection de Barack Obama et la montée en puissance des démocrates au Congrès vont changer l'attitude des Etats-Unis, plus gros pollueur de la planète, sur le réchauffement climatique.

«Peu de défis auxquels les Etats-Unis, et le monde, font face, sont plus urgents que de combattre le changement climatique. La science ne se discute pas, et les faits sont clairs», a déclaré mardi M. Obama dans un message vidéo diffusé lors d'un sommet international consacré au changement climatique.

«C'est le moment de faire face à ce défi une fois pour toutes. Attendre n'est plus une option. Le déni n'est plus une réponse acceptable. Les enjeux sont trop élevés, les conséquences trop graves», a ajouté le futur président américain.

M. Obama a appelé à fixer des objectifs annuels visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau de 1990 d'ici 2020, puis de 80% supplémentaires d'ici 2050.

Mme Boxer a indiqué qu'elle ne pouvait révéler les détails des projets de loi, mais qu'ils seraient conformes avec ces objectifs.