Pendant l'ère glaciaire, des mammouths poilus et des rhinocéros à laine vivaient paisiblement dans le nord de la Sibérie. Il y a environ 10 000 ans, en l'espace de quelques centaines d'années, ils ont tous disparus.

Plusieurs scientifiques croyaient que c'était un changement climatique soudain qui avait mené à l'extinction de ces espèces.

Mais deux experts habitant cette région isolée affirment maintenant que ce sont les hommes qui, peut-être afin de se nourrir, les ont chassés jusqu'à l'extinction.

Les paléontologues débattent depuis des décennies de la façon dont ces animaux ont disparu de la surface terrestre. Les théories les plus crédibles pointent du doigt à la fois les humains de l'époque et la nature.

Un climat en réchauffement intense aurait créé une modification dans les habitats, amenant plusieurs hommes armés de lances acérées à habiter la région.

Personne ne sait réellement ce qui a déclenché le réchauffement climatique qui a suivi la période glaciaire. Des indices pointeraient vers une légère modification dans l'orbite terrestre ou encore vers un changement dans l'activité solaire.

Mais, comme en écho au débat entourant de nos jours les changements climatiques, le directeur de la Station scientifique du Nord-Est, Sergey Zimov, et son fils affirment que ce sont les hommes qui ont réellement déclenché ces changements.

Pour que les végétaux de la Sibérie produisent de la nourriture pendant l'hiver, ils doivent être broutés pendant l'été, ce qui leur permettra de repousser lors de la saison automnale. Les excréments des troupeaux de millions de rennes, de wapitis et d'orignaux de la région contribuaient aussi au développement de la végétation.

Alors que la glace se retirait du territoire, à la fin de la période du Pléistocène (le millénaire final de l'ère glaciaire) des hommes ont pu fouler de leurs pieds des zones jusque-là innaccessibles, comme celle qu'étudie M. Zimov.

Lorsqu'ils sont arrivés, ils chassaient les animaux pour la nourriture, mais aussi pour le gras qui permettaient à ces bêtes de survivre à des températures sous le point de congélation, selon les scientifiques.