La déforestation de l'Amazonie se poursuit à un rythme plus de deux fois supérieur à celui de l'an dernier, ont annoncé les autorités brésiliennes lundi, reconnaissant un brutal inversement de tendance après trois ans de baisse du rythme de déforestation.

La destruction de l'Amazonie a augmenté de 228% en août, comparé au mois d'août 2007, selon un rapport de l'Institut national brésilien pour la recherche spatiale. Quelque 756 kilomètres carrés de forêt tropicale ont ainsi été rayés de la carte en août, contre 230 kilomètres carrés en août 2007.

L'institut, qui utilise des images satellites pour ses observations, estime que les dommages subis par l'Amazonie sont probablement pires que ne le révèlent les chiffres, car ses chercheurs n'ont pu recueillir aucune donnée pour 25% de la region en raison de la couverture nuageuse.

Selon le ministre de l'Environnement Carlos Minc, cette forte aggravation de la déforestation s'explique en partie par les élections nationales à venir, les maires dans la région de l'Amazonie se montrant complaisant envers les exploitants forestiers illégaux dans l'espoir de gagner des voix.

Mais les défenseurs de l'environnement pointent surtout du doigt la hausse des cours mondiaux des denrées alimentaires, qui incite les producteurs de soja et les éleveurs à couper la forêt pour avoir de nouvelles terres à exploiter.

Les élections jouent sans aucun doute un rôle, mais «la tendance (...) est profondément liée au fait que les prix des denrées augmentent», souligne Paulo Adario, qui coordonne la campagne Amazonie de Greenpeace. «En période d'élections, la détermination des autorités à faire appliquer les lois est réduite», note-t-il. «Mais le gouvernement fédéral doit intervenir et faire son travail.»