Un groupe non gouvernemental s'insurge contre le manque de « transparence » de Québec, qui refuse de rendre publique une série de documents sur le projet d'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti.

La Fédération canadienne des contribuables tente depuis des mois d'obtenir l'ensemble des documents produits par le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles (MERN) depuis deux ans. Elle s'est fait servir une fin de non-recevoir.

« C'est décevant de voir que le gouvernement n'est pas capable de faire preuve de transparence sur un enjeu qui est aussi important », dénonce son porte-parole, Carl Vallée.

La Commission d'accès à l'information (CAI) devait entendre les deux parties la semaine prochaine. Or, le Ministère a demandé - et obtenu - un report de l'audience jusqu'en janvier 2017.

Le MERN justifie son refus par l'« ampleur » de la demande.

« Cette demande d'accès est manifestement abusive et son traitement est susceptible de nuire sérieusement aux activités de notre client », peut-on lire dans une lettre du MERN à la CAI.

Le porte-parole du Ministère, Nicolas Bégin, n'a pas voulu commenter le dossier davantage, au motif que la cause est toujours active devant la CAI.

Bras de fer entre Québec et Pétrolia

M. Vallée, ancien porte-parole du premier ministre fédéral Stephen Harper, s'étonne de la position du MERN. Il se dit ouvert à discuter d'aménagements afin de simplifier la recherche, mais aucune tentative de médiation n'a été faite.

« Je me demande si ce n'est pas parce que le Ministère n'a pas quelque chose à cacher dans ce dossier. »

La Fédération ne cache pas qu'elle a un préjugé favorable au programme d'exploration pétrolière sur Anticosti. Bien que la faisabilité du projet ne soit pas encore établie, une exploitation à grande échelle pourrait rapporter des milliards, selon M. Vallée.

Le premier ministre Philippe Couillard a pris tout le monde de court, l'an dernier, lorsqu'il s'est dit opposé à l'exploitation pétrolière sur Anticosti. Sa déclaration à la conférence de Paris sur les changements climatiques a provoqué un bras de fer qui perdure à ce jour avec Pétrolia, l'entreprise qui mène le projet.

« Je voulais donc savoir si M. Couillard a pris cette décision en fonction d'informations qui lui ont été relayées par ses fonctionnaires, a expliqué Carl Vallée. Est-ce qu'ils ont mis la main sur des informations pertinentes ? »