La GRC estime légitime de se préoccuper des menaces qui visent l'industrie du gaz de schiste au Canada puisque celle-ci fait partie des «infrastructures essentielles» du pays. Mais seuls les mouvements ou les individus «engagés dans des activités criminelles» sont l'objet d'une enquête, précise-t-on, et non les opposants pacifistes.

C'est ce que la GRC a expliqué lundi dans un courriel, rédigé en anglais, dans la foulée de la publication par La Presse d'extraits d'un rapport de renseignement dans lequel il apparaît clairement que les opposants à l'exploitation du gaz de schiste, en particulier au Québec, sont surveillés.

Les auteurs du rapport craignent une radicalisation du mouvement ainsi qu'un rapprochement entre les écologistes activistes (ou «extrémistes») du continent nord-américain.

Rappelant que «l'activisme n'est pas un crime», Greenpeace a réagi avec vigueur contre cette «campagne de diffamation». «Il n'y a actuellement d'extrême que la trop grande proximité entre le gouvernement Harper et les lobbies pétroliers et gaziers», a répliqué par communiqué Nicolas Mainville, directeur de la section québécoise de Greenpeace.

Plusieurs mouvements écologistes, dont Greenpeace et Earth First, ainsi que trois sites internet sont cités dans ces rapports. Il y a «possibilité que les industries, organisations et personnes qui sont impliquées [dans cette industrie] puissent être identifiées comme des cibles légitimes», avertit le rapport, qui invite à signaler toute menace au Service canadien du renseignement de sécurité.

Dans son courriel, la GRC dit que «certains individus ont lancé des actions tant légales qu'illégales, ce qui dans certains cas a constitué une menace à la sécurité en plus de causer des dommages».