Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) présentera un rapport dès l'an prochain sur les conséquences d'une augmentation de la température du globe de plus de 1,5 degré Celsius d'ici 2100, y compris la récurrence des événements extrêmes comme les ouragans Harvey et Irma.

Dès l'ouverture de la conférence de presse de clôture de la 46session du GIEC, qui se tenait cette semaine à Montréal, le président de ce panel international de recherche, Hoesung Lee, a tenu à présenter ses voeux aux victimes de l'ouragan Irma qui a dévasté les Caraïbes et la Floride, « si rapidement après l'ouragan Harvey », qui a frappé le Texas il y a moins de deux semaines.

Le vice-président canadien d'un des groupes de recherche du GIEC, Gregory Flato, a précisé hier que le rapport attendu en 2018 avait déjà été commandé par l'Organisation des Nations unies (ONU) pour informer les gouvernements du monde entier des implications d'une hausse des températures mondiales de 1,5 degré.

Ce rapport, a-t-il expliqué, se penchera sur « ce que cela implique pour la planète et pour certains écosystèmes régionaux, y compris l'augmentation des risques d'événements extrêmes », comme ceux des dernières semaines.

M. Flato a toutefois tenu à préciser qu'« on ne pourra probablement jamais dire si un événement en particulier est arrivé, ou pas, en raison des changements climatiques. Ce que nous pourrons affirmer, c'est qu'il y aura une augmentation des risques d'ouragan et que les caractéristiques de ces ouragans risquent, elles aussi, de changer » avec le réchauffement climatique.

« À mesure que le climat se réchauffe, explique-t-il, l'atmosphère conserve beaucoup plus d'humidité qu'auparavant, ce qui fait que nous pouvons anticiper que les précipitations associées à ces ouragans devraient être plus abondantes. » 

« Nous nous attendons à ce que l'intensité des ouragans augmente à mesure que la température augmentera. »

Ces constats ne sont pas nouveaux. Déjà, dans son cinquième rapport d'évaluation sur l'état des connaissances scientifiques, techniques et socioéconomiques des changements climatiques, publié en 2014, le GIEC établissait un lien entre le réchauffement de la planète et le risque croissant d'événements météorologiques extrêmes.

L'importance de limiter l'effet des changements climatiques

À la remarque faite par un journaliste, le président sud-coréen du GIEC, Hoesung Lee, a répondu qu'il n'y avait pas lieu de pavoiser pour autant à la lumière des catastrophes naturelles récentes.

« Il ne m'apparaît pas très important de dire que nous l'avions prédit, a-t-il déclaré. Je pense qu'il est beaucoup plus important que d'autres responsables à d'autres niveaux que le GIEC se souviennent que nous l'avions dit. »

M. Lee a affirmé qu'un « dialogue entre la communauté scientifique et les décideurs de partout dans le monde a été établi relativement à la différence que représenterait une augmentation des températures de 2 degrés Celsius plutôt que le 1,5 degré prédit par nos modèles, d'ici la fin du siècle ».

« Et je crois qu'il y a maintenant un consensus sur le fait que notre monde sera plus en sécurité si nous parvenons à limiter l'effet des changements climatiques à une hausse de 1,5 degré Celsius d'ici 2100. »