L'Union européenne a déploré lundi dans des termes particulièrement musclés le retrait décidé par le président américain Donald Trump de l'accord de Paris qui doit limiter le réchauffement climatique.

Dans les conclusions adoptées lundi par les ministres des Affaires étrangères des 28, l'UE « déplore profondément la décision unilatérale prise par l'administration américaine concernant le retrait des États-Unis de l'accord de Paris ».

« L'accord de Paris nous a rassemblés en des temps très difficiles. Il s'agit d'un accord multilatéral sans précédent entre presque 200 parties, appuyé par des régions, des villes, des communautés, des entreprises ainsi que d'autres acteurs non étatiques dans le monde entier, en vue de faire face à un problème qui nous menace tous », souligne l'UE.

Cet accord, qualifié d'« ambitieux », « ne peut être renégocié », martèlent l'UE et ses États membres, qui se disent « absolument déterminés à agir pour la mise en oeuvre complète et rapide » et rappellent « la responsabilité particulière des grandes économies qui représentent environ 80 % des émissions mondiales ».

La Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, a souligné « le langage très fort » employé par les 28 États membres de l'UE dans cette première réaction diplomatique formelle au retrait des États-Unis annoncé par M. Trump le 1er juin.

« Ce n'est pas du luxe, quelque chose de naïf », a insisté Mme Mogherini devant des journalistes à Luxembourg.

« C'est avant tout une question de sécurité pour beaucoup de gens, y compris en Afrique, mais je pense aussi aux îles dans le Pacifique et les Caraïbes, ou à l'Europe », touchée notamment dans l'Arctique « où le changement climatique est réel et nous menace directement », a-t-elle poursuivi.

« Le monde pourra continuer à compter sur l'UE pour prendre la tête de la lutte mondiale contre le changement climatique », soulignent les Européens dans leurs conclusions.

« L'UE et ses États membres vont non seulement mettre en oeuvre l'accord de Paris, mais nous allons aussi bâtir des alliances mondiales solides pour nous assurer que l'accord sera appliqué même après le retrait de Trump », a assuré Mme Mogherini.

L'UE, qui a promis de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % d'ici à 2030 par rapport au niveau de 2005, est en train d'adopter un arsenal législatif devant permettre d'atteindre cet objectif.

L'accord prévoit de contenir d'ici 2050 la hausse de la température moyenne de la planète en deçà de 2 degrés par rapport à l'ère préindustrielle.