L'exposition Solutions COP21, l'un des seuls événements grand public maintenus en marge de la conférence climat malgré l'état d'urgence, a ouvert ses portes vendredi au Grand Palais, avec une première journée perturbée par une manifestation et l'intervention musclée de la police.

La 2CV électrique, le robot épurateur d'air, le stand en carton... les allées du Grand Palais ont revêtu leur plus belle parure écologique, pour cette exposition, dédiée aux solutions proposées par les entreprises, associations et collectivités locales pour lutter contre le réchauffement climatique.

« Notre enjeu ici, c'est d'impliquer toute la société », a expliqué vendredi matin Gilles Berhault, président du comité Solutions COP21.

Quelque 200 partenaires seront présents jusqu'au 10 décembre pour cette exposition gratuite, l'un des seuls événements grand public maintenus après l'instauration de l'état d'urgence.

Lors de l'inauguration officielle, vendredi soir, la ministre de l'Écologie Ségolène Royal a salué une exposition qui ne présente « pas seulement des pistes, mais également des réponses opérationnelles (...) qui ont fait leurs preuves ».

La bonne conscience verte des entreprises

La journée d'ouverture a été perturbée par une manifestation menée sous la grande nef, et refoulée sans ménagement par l'important dispositif policier déployé dans et autour du Grand Palais.

Plusieurs ONG, parmi lesquelles Attac, Climate Justice Action ou Les Amis de la Terre, avaient organisé une fausse visite de l'exposition, au cours de laquelle elles dénonçaient la bonne conscience verte que s'achètent selon elles les entreprises en participant à cet événement.

L'un des « groupes » de « visiteurs », accompagné de journalistes qui couvraient cette manifestation, a été encerclé par de nombreux agents en civil, équipés de brassards « police » ou « sécurité », puis le militant qui avait pris la parole a été violemment sorti de la grande nef.

Militants évacués sans ménagement

Chacun des participants à cette action a ensuite été évacué sans ménagement, ainsi que des journalistes présents sur place. À l'extérieur, un manifestant, grimpé sur un lampadaire, a déployé une banderole pendant environ une demi-heure, avant d'être délogé.

« Une trentaine de manifestants ont été repoussés du Grand Palais puis contrôlés », selon une source policière. Il n'y a pas eu d'interpellations, selon elle.

La préfecture de police de Paris avait interdit les manifestations sur les Champs-Elysées et aux abords du Grand Palais, dans le cadre de l'état d'urgence.

« On veut dénoncer les fausses solutions, ce sont des entreprises qui sponsorisent la COP21, des entreprises qui présentent des initiatives et qui font partie des pires concernant l'impact sur le climat », a indiqué à l'AFP Audrey Arjoune, de Peuples solidaires action aid.

« Il est hors de question qu'on laisse faire cette mascarade, (...) on va continuer de se mobiliser avec Coalition Climat 21 avec nos partenaires » jusqu'au 10 décembre, a-t-elle ajouté.

« Je trouve qu'un bon compromis serait de les laisser s'exprimer, on donne bien un stand à Coca-Cola et Evian », souligne Virginie, du stand de l'agglomération lilloise, qui « espère que les troubles ne vont pas dissuader les gens de venir malgré tout ».

« Il y a une inégalité de présentation entre les stands des collectivités par exemple Monaco et sa Ferrari et d'autres où il y a juste des panneaux. Je trouve que c'est disproportionné par rapport à la réalité de leurs actions (...) : j'aimerais bien connaître l'impact énergétique de leur stand », observe-t-elle.