Les Seychelles ont appelé mardi les petites îles, particulièrement vulnérables au changement climatique, à s'unir pour peser dans les négociations internationales afin qu'aucune ne disparaisse engloutie par la hausse des mers.

«Le changement climatique est la plus sérieuse des menaces de notre époque», a lancé le président seychellois, James Michel, en ouverture d'un sommet de l'Alliance des petites îles (AOSIS) organisé dans l'archipel de l'océan Indien. «Face à cette menace, nous, les petits États insulaires en développement, sommes en première ligne».

«Nous n'avons pas les dernières technologies pour nous adapter au problème», a-t-il ajouté. «Nous n'avons pas non plus la puissance économique pour imposer des sanctions à ceux qui sont le plus coupables» du réchauffement.

«Tout ce que nous avons est notre volonté collective pour faire la différence», a poursuivi M. Michel.

À l'approche de la conférence de Lima, qui doit préparer celle de 2015 à Paris, où 195 États seront réunis sous l'égide de l'ONU pour tenter de décrocher un accord mondial sur le climat, M. Michel a estimé que les petites îles étaient «la conscience des négociations».

«Faisons-nous entendre sur toutes les plages, sur tous les bords de route», a-t-il lancé. «Faisons-nous entendre à Pékin, Delhi, Johannesburg, Londres, Moscou, New York, Paris, Rio... Faisons-nous entendre dans chaque village, chaque localité, chaque ville du monde».

«Nous ne pouvons pas accepter que le changement climatique soit traité comme quelque chose d'inéluctable», a-t-il poursuivi. «Nous ne pouvons accepter qu'aucune île ne disparaisse avec la hausse du niveau des mers».

L'Alliance des petites îles regroupe une quarantaine d'États insulaires ou côtiers dont certains se trouvent à moins d'un mètre au-dessus de l'eau.

Certains, comme les archipels des Kiribati et de Tuvalu dans le Pacifique et celui des Maldives dans l'océan Indien, pourraient complètement disparaître avec la montée des mers si rien n'est fait contre le changement climatique.

À Paris, la conférence sur le climat tentera de décrocher un accord suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement à 2 °C.

Selon le plus optimiste des scénarios du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), la hausse globale des températures de la planète devrait osciller entre 0,3 et 1,7 °C d'ici à la fin du siècle. Cette hausse entraînerait une hausse de 26 à 55 cm du niveau des mers.

Selon le plus pessimiste des scénarios, le réchauffement pourrait atteindre entre 2,6 et 4,8 °C, pour une hausse des mers de 45 à 82 cm.