Des écologistes présents à la conférence climat de l'ONU à Varsovie ont entamé mardi un jeûne de solidarité avec les Philippines ravagées par le typhon Haiyan suivant l'exemple du délégué philippin.

Lors de la séance d'ouverture de cette conférence lundi, le délégué philippin Naderev Sano, a annoncé qu'il allait mener un «jeûne volontaire pour le climat» par «solidarité avec ses compatriotes qui luttent pour trouver de la nourriture» jusqu'à ce que des «résultats significatifs» soient constatés à cette conférence.

Une trentaine de militants écologistes de pays comme le Sri Lanka, l'Ukraine, la Pologne, l'Inde et les États-Unis, ont annoncé mardi devant la presse qu'ils avaient décidé de faire de même.

La conférence des Nations Unies à laquelle participent les représentants de quelque 190 pays doit se tenir jusqu'au vendredi 22 novembre.

Certains militants ont opté pour un jeûne radical, «sans aucune nourriture, juste de l'eau, jusqu'à la fin de la conférence ou jusqu'à ce que des progrès réels aient été enregistrés», a déclaré à l'AFP Anjali Appadurai, militant des Amis de la terre au Sri Lanka.

Entourant M. Sano, les écologistes ont brandi des pancartes avec des inscriptions telles que «C'est l'heure de déjeuner, mais nous ne mangeons pas» ou «Nous sommes avec vous, nous sommes avec les Philippines».

Lydinyda Nacpil, militante du «Jubilee South Asia Pacific Movement on Debt and Development», a lancé un appel pour «une compensation financière ambitieuse, des réparations sur une base solidaire et équitable» en faveur des pays en développement les plus touchés par les évènements climatiques extrêmes.

Le délégué philippin a lui-même demandé des «résultats significatifs» dans les pourparlers de Varsovie sur la création d'un mécanisme qui permettrait une compensation pour les pays qui subissent des pertes et dommages dus aux événements naturels induits par le changement climatique.

Un tel mécanisme est très important pour les Philippines qui sont «les premières victimes de cette crise climatique», a-t-il souligné.

La responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres, a appelé lundi les délégations présentes à Varsovie à progresser sur le dossier de l'aide financière pour aider les pays du Sud à faire face au changement climatique.

Les pays du Nord ont promis 100 milliards de dollars d'aide par an d'ici à 2020, mais les pays du Sud ne voient rien venir.

M. Sano a indiqué que la famille de son père était originaire de Tacloban, la région des Philippines qui a le plus souffert du typhon Haiyan, la plus forte tempête jamais enregistrée à avoir touché terre.

«Jusqu'à présent, nous ne savons pas ce qui est arrivé à nos nombreux parents», a-t-il dit.