Le ministre de l'Environnement, David Heurtel, a défendu mercredi la formule qu'il a retenu pour l'évaluation environnementale du projet Énergie Est, un choix fortement contesté par les écologistes.

Une coalition de groupes verts a dénoncé le mandat confié au Bureau des audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur la portion québécoise de l'oléoduc.

Selon eux, l'évaluation ne tiendra pas compte des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées en amont par l'industrie des sables bitumineux. Ils craignent aussi que le promoteur, TransCanada, puisse lancer des travaux préliminaires avant que l'évaluation soit complétée.

Ils rappellent que le ministre de l'Environnement a permis à TransCanada de mener des forages exploratoires au large de Cacouna dans le cadre de ce projet. Il a fallu l'intervention de la Cour supérieure pour faire stopper ces travaux au motif qu'ils mettaient en péril l'habitat du béluga.

Le ministre de l'Environnement, David Heurtel, a assuré mercredi que le promoteur n'aura pas de « chèque en blanc ». Le premier mandat du BAPE sera de constituer un groupe d'experts pour se pencher sur chaque étape du projet.

« Ce n'est pas un chèque en blanc, a affirmé le ministre. Il va devoir y avoir un certificat d'autorisation, et ça va être émis ou pas selon ce que TransCanada nous propose et ça va être évalué à la lumière de ce que ce comité d'experts va nous donner comme exigences pour évaluer ce projet. »

Les audiences publiques du BAPE débuteront cet automne, lorsque TransCanada aura dévoilé le tracé final de la portion québécoise d'Énergie Est, a indiqué M. Heurtel.

TransCanada a renoncé en avril à bâtir un port pétrolier à Cacouna car cette infrastructure mettait en péril le béluga du Saint-Laurent, une espèce récemment désignée « en voie de disparition ».

L'entreprise cherche depuis un nouveau site pour établir un terminal le long du Saint-Laurent. La portion du pipeline se trouvant entre Lévis et la frontière du Nouveau-Brunswick est appelée à changer.

La société albertaine se donne jusqu'au quatrième trimestre de 2015 pour déterminer un tracé final.

Le lancement du BAPE par M. Heurtel survient quelques semaines après que son collègue aux Ressources naturelles, Pierre Arcand, eut demandé à l'Office national de l'énergie de retarder son évaluation du projet Énergie Est. Dans une lettre envoyée à l'organisme fédéral, M. Arcand notait que le report était nécessaire en raison de l'incertitude qui plane sur le tracé de l'oléoduc.

Ce double message révèle « l'improvisation » du gouvernement Couillard face au projet Énergie Est, dénonce le député du Parti québécois, Sylvain Gaudreault. « Si on en est rendus là aujourd'hui, là, c'est parce qu'il y a eu absence de leadership du gouvernement et en particulier du ministre Heurtel, depuis un an, dans ce projet », a-t-il dénoncé.